Dans une Suède du XVIIIe siècle en guerre contre la plupart de ses voisins, Le Cavalier suédois retrace l'histoire d'un homme sans nom, ou plutôt d'un homme aux multiples facettes, et de sa rencontre avec le malheureux initiateur d'une future vie pleine de malices et de rebondissements.
L'univers dépeint par Leo Perutz dans cette oeuvre est plein de paradoxes. Nous verrons des gentilshommes naïfs et peu scrupuleux, faire face à des bandits et autres manants qui feront preuves de chevalerie et d'enrichissement, aussi bien économique que psychologique, et c'est là tout le charme de cette univers emprunt de beaucoup de réalisme : tout est question d'apparences et de dédoublement de personnalités.
Véritable Barry Lindon, le personne principal a cela d'extraordinaire qu'il nous rend témoin de toute une partie de sa vie, vie durant laquelle il ne cessera de faire des paris, des choix cruciaux aux risques réfléchis qui n'éviteront pourtant pas le destin qui lui a été choisi.
Destin qui par ailleurs, est intelligemment scellé par l'auteur dès le début du livre : en se servant d'un court récit écrit par la fille du personnage principal dans la diégèse du roman comme d'un prologue. Ainsi, ce n'est pas autour de la conclusion que s'articulera le récit, mais sur tout le chemin qui fut parcouru pour en arriver là.
Pour conclure, Le Cavalier suédois est un roman passionnant, plein de surprises et de rebondissements qui n'ont rien à envier à la plupart des grandes œuvres plus populaires et/ou plus médiatisés d'aujourd'hui. Assez bien rythmée pour les plus impatients, bien écrite pour les exigeants, qu'attendez-vous pour le lire ?