C'était le deuxième livre de Jaenada que j'avais lu. Je l'écris au passé car je sais bien que dans x mois, x années quand je relirai cette critique, j'aurai au moins lu toute son oeuvre, au mieux bu un verre avec lui, car oui, c'est définitif : je veux rencontrer ce type. En deux livres, voilà qu'il me bouleverse. "Le chameau sauvage" est son premier roman et c'est une tuerie. Je ne sais par où commencer.
Déjà, que dire du héros : cet anti-héros maladroit, désabusé, drôle. Rares sont les romans à créer un tel sentiment d'empathie pour leur personnage principal, c'est prodigieux.
Puis l'humour, merde ! Aucun roman ne m'avait à ce point fait rire : les digressions, théories sociales et autres pensées du personnage sont absolument parfaites, on a l'impression d'être son ami voire pire encore : on a l'impression d'être lui-même, tant Jaenada le talent de trouver les petits éléments de la vie réelle que nous vivons tous, que nous avons tous vécu.
Troisième grande qualité du roman : sa forme. Car Jaenada est un grand auteur littéraire, génie des parenthèses, des descriptions, sachant parfaitement doser ses suspenses, sachant parfaitement décrire les situations, mêler l'humour et l'émotion dans une langue parfaite. Il est impossible de lâcher le roman : il nous emmène dans sa folie, dans sa tendresse, dans ses névroses et ses faiblesses avec une langue moderne et efficace.
Pour finir, je pense qu'il y a trop de choses à dire sur le roman : la fin est sublime, le message magnifique. Si le roman commence avec un début burlesque et humoristique, c'est finalement presque un roman initiatique, la fin est émouvante et plus profonde qu'on ne pourrait l'imaginer. C'est un peu un roman parfait, celui que j'aurais aimé écrire, qui me frustre mais que j'aime à la fois.