K. rend beau l'âge
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le 24 févr. 2017
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Le Château restera un marqueur pour moi. Il demeurera le premier livre que j’aurai abandonné après plusieurs années à me “forcer” à finir chaque lecture entamée. Intrigué par le Procès, puis très emballé par la Métamorphose, je me jette dans le Château après quelques semaines à le chercher dans l’édition que je voulais.
Le livre a quelque chose de très perturbant au premier abord. Proche du “procès” avec ses gouverneurs subalternes, ce labyrinthe administratif et ce même héros “K”, on retrouve un peu les mêmes sensations, même si ici l’histoire paraît plus linéaire. Tandis qu’on avance dans le lecture, c’est l’exact inverse qui se passe pour le héros. Tout tourne ici à vide, on tourne les pages, et “K” ne cesse de dévier de son objectif : le château. Comme dans un mauvais rêve où rien n’avance, et où on court à reculons. A cette sensation désagréable se rajoute évidemment l’absurdité propre à Kafka. Les personnages secondaires sont très flous, changent d’identité au fur et à mesure des chapitres, et harcèlent pour certains littéralement le héros, en particulier ce duo d’assistants très perturbant.
Le château a finalement quelque chose de très mouvant, comme s’il n’était pas régi par une réalité vraiment fixe. Les règles de ce monde ne cessent de changer à chaque page, créant finalement quelque chose de très étouffant, le lecteur ne pouvant se rattacher à quelque chose de tangible. Et c’est bien le principal souci que j’ai eu avec le château.
Les personnages passent leur temps à réexpliquer leurs propos en indiquant au héros qu'il a mal compris, qu'il ne connait pas les règles de l'administration du château. On a alors l'impression qu'ils passent leur temps a inventer des règles pour perdre le personnage principal et donc le lecteur, et que Kafka écrit finalement un peu au fil de l’eau sans véritable but, histoire, ou objectif. Arrivé à la moitié du roman, et contrairement au Procès, on ne note finalement aucun passage marquant. Nous n’avons lu que des longs et allers venus, des personnages absurdes et un peu fades, et surtout ces looooongues conversations qui ne font progresser en rien l’histoire, puisque tout est fait pour que K n’atteigne jamais le château. Tout apparaît sans solution, pour ce héros, par ailleurs lui-même assez antipathique, et rien finalement ne donne envie de continuer la lecture passé ces 200 premières pages.
Alors peut-être qu’il ne fallait pas que je me force autant à lire les Kafka sur ces quelques mois, peut-être que j’aurai dû pousser ma lecture encore un peu plus loin, ou tout simplement peut-être que je n’ai pas le bon bagage culturel/intellectuel pour vraiment saisir et apprécier ces quelques 400 absurdes pages. Mais le château m’est apparu comme un livre un peu brouillon, fastidieux dans son écriture, certes bourré de symboliques, mais ne donnant que trop peu de matière au lecteur pour tirer quelque chose de cette lecture. C’est pas bien grave, on se retrouvera plus tard Kafka !
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le 28 juil. 2024
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