Un agréable moment de lecture où Pagnol nous livre ses mémoires et évoque avec une douce nostalgie ses souvenirs d’enfance. On est totalement plongés dans cet univers provençal qui est beaucoup plus axé sur la chasse et les activités de campagne par rapport à La Gloire de mon père.
Le Château de ma mère, c’est d’abord le témoignage de Marcel Pagnol à travers ses yeux d’enfant. C’est un petit garçon téméraire, curieux et travailleur qui découvre la campagne, la nature, la chasse ou encore l’étude des insectes. En grandissant, il s’intéresse aussi à ce que les adultes racontent. Il les admire tout en les détestant parfois car ils mentent ou l’obligent à quitter Aubagne pour la rentrée des classes … Mais les liens familiaux sont très forts et le petit Marcel éprouve un grand amour et une immense fierté envers ses parents. Il aime aussi jouer le rôle d’aîné avec son petit frère Paul, en qualité d’instructeur mais aussi de farceur …
Il y a aussi cette chère amitié entre Marcel et Lili. Leur relation est presque fraternelle, bien que les deux garçons n’aient jamais recours aux mots pour exprimer leur attachement. Ensemble, ils passent leurs journées dans les plaines d’Aubagne. Lili lui apprend à poser des pièges et lui livre les secrets de la campagne quand Marcel lui raconte la ville et tout ce qu’on y trouve.
Pagnol nous fait part également des particularités de son époque et du début du XXème siècle. Les disparités entre la campagne et la ville se font beaucoup ressentir. Par exemple, le trajet jusqu’à leur maison de vacances se fait à pied, en portant les bagages pendant de longues heures. C’est aussi le début de l’instruction pour tous mais les opinions sont encore partagées à propos de l’anticléricalisme, cela se ressent dans les discussions du père et de l’oncle avec leurs petites blagues et quelques remarques sarcastiques.
Un récit très agréable à lire d’une part pour ce qu’il raconte mais aussi pour la qualité d’écriture de Pagnol, riche de vocabulaire mais à la fois accessible à tous. Touchant, drôle et enrichissant, en bref : un régal !