Quand le mensonge permet de survivre.
Quand j'ai lu ce roman de plus de 900 pages, je connaissais déjà la trame de l'histoire.
Je n'avais pas manqué en effet de m'intéresser au film de Pakula avec Meryl, Kevin Kline et Peter McNiccol.
Comme souvent, et avec le recul, je préconiserai à tous ceux qui veulent découvrir les personnages de Styron, Sophie, Nathan et Stingo avec le texte plutôt qu'avec l'image.
Le film m'a énormément plu pour diverses raisons et en particulier l'interprétation mais le roman est foisonnant, d'une richesse et d'une densité impressionnantes.
Nous sommes dans le Brooklyn de la fin des années 40 dans l'immédiat après guerre. Les blessures sont noyées dans la fureur de vivre. On boit, on rit trop fort pour croire qu'on oublie mais tout est là, enfoui pas si profondément et prêt à refaire surface.
Sophie est une réfugiée poloonaise qui est arrivée aux Etats Unis après avoir été libérée des camps d'Auschwitz.
Elle a rencontré Nathan, un brillant intellectuel juif qui l'a prise sous sa protection et lui redonne goût à la vie et la santé.
Stingo, jeune sudiste fraîchement débarqué à New-York pour y devenir écrivain va devenir leur plus proche ami et confident.
Face à ce couple fou d'amour, débridé et tapageur, il fait pâle figure.
Petit à pett à petit, les personnalités se dévoilent. la gaité, l'insouciance et la joie de vivre masque des secrets. Nathan se révèle instable, jaloux et violent, tout autant qu'exquis, attirant et fascinant. Sophie se révèle être une tout autre personne que ce qu'elle paraît : fragile, tourmentée, blessée par la vie. Face à certaines révélations, le jeune écrivain se rapproche de la jeune femme et en tombe amoureux.
Dans ce roman nous suivons trois pistes :
Le récit de Stingo qui raconte ses aventures, sa vie amoureuse et professionnelle, ses tentatives de séductions, son travail d'écriture...
La passion amoureuse, violente et destructrice qui unit Sophie et Nathan.
Le passé de Sophie, sa vie concentrationnaire et ce qui l'a amenée aux Etats Unis.
Les trois sont évidemment imbriquées et indissociables.
Sophie illustre la souffrance des polonais, Nathan se veut le porte-parole des juifs... Le spectre de la guerre rode.
Ce roman est un peu difficile d'accès. La longueur peut rebuter. Mais croyez-moi, une fois que vous aurez fait la connaissance des personnages, vous ne les quitterez plus qu'à regret.
Un drame de cette envergure, avec de tels enjeux multiples et essentiels chacun à leur manière ne peut que valoir la peine de s'y pencher.
Bonne lecture.
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