Je ne sais pas pour vous, mais plus jeune j'avais tendance à penser que les gens qui ont vécu quelques siècles avant nous étaient un peu naïfs et n'avaient aucune idée de la violence et de la réalité du monde tel qu'il est, ou tel qu'il allait devenir.
Du coup, je pensais que rien parmi la littérature classique ne pourrait m'émouvoir puisse qu'elle parlait d'un temps où les sentiments et les vicissitudes de la vie d'aujourd'hui n'existaient pas.
Ce sentiment, je l'ai surtout eu parce qu'on m'a obligé comme beaucoup d'écoliers français à lire certains classiques sans nous expliquer pourquoi nous le faisions et à quel point ceux-ci pouvaient être intéressants.
C'est donc avec l'idée un peu cavalière que de toute façon ce bouquin n'allait pas me parler que je me suis lancé dans la lecture du Comte de Monte-Cristo.
Au bout de cinquante pages, force m'a été d'admettre que Dumas père m'a mis une bonne claque.
Le Comte de Monte-Cristo, c'est la quintessence du roman. C'est l'aventure, l'amour, le suspense, la joie, la tristesse et toutes les autres émotions que peuvent créer deux fois mille pages imprimées.
On suit les aventures d'Edmond Dantès alias le comte de Monte-Cristo, ancien marin trahit et jeté au fond d'un cachot pour qu'il ne parle pas. Celui-ci, malgré son sens de l'honneur et sa vertue, va se venger. Mais il ne va pas se venger comme on se venge dans un film hollywoodien d'aujourd'hui avec un fa-mas, des coups de poings qui font PAF! et des filles à moitié nues tous les quart d'heure. Non. Il va se venger comme on le faisait au dix-neuvième siècle, c'est à dire avec classe, comme un gentilhomme.
Parmi les choses qui m'ont touché dans ce livre, je peux citer la manière dont les protagonistes réagiront face aux actions cachés du comte et la bonté qui transpire de lui et des autres malgré ses desseins. On voit bien que les gens de l'époque acceptaient leurs responsabilités et leurs conséquences avec un sang-froid qui n'existe plus aujourd'hui — ce qu'on pourra aussi observer dans la trilogie des Trois Mousquetaires du même auteur.
Ce roman exprime à la fois ce qu'il y a de plus beau et de plus sombre chez l'être humain, tout en ne cherchant pas à le faire pompeusement comme on pourrait le faire aujourd'hui.
Je vous le dis, c'est pas le mec de Free, c'est Dumas qui avait tout compris.