Pour les gens de ma génération qui dans les années 80 ont été biberonné à Apostrophe, ce livre constitue une salutaire remise en question.
Oui c'est, peut-être plus un témoignage qu'un roman, oui l'aspect personnel n'est qu'effleuré, Springora n'explique pas vraiment le mécanisme de satisfaction narcissique qui l'a poussé à se mettre en les pattes de Madzneff. Oui le livre se livre à une charge tous azimuts à l'encontre de la culture post 68.
Mais ce livre a aussi la qualité de ses défauts. Il expose plus qu'il explique ? Oui et du coup il nous oblique au questionnement. On ne comprend pas les motivations de la jeunes filles mais moi ? Qu'ai je trouvé dans le bavardage pédant des écrivains à la TV ? Comment Madzneff dont je n'ai lu aucuns bouquins a t-il exercer via son image médiatique une tel fascination? J'y ai bien trouvé quelque chose ? Comment ai je été acteur de cette fascination?
Springora montre l'envers d'un milieu culturel parisien très imbu de lui-même très auto-satisfait de lui qui pour le jeune provincial que j'étais constituait un fascinant miroir aux alouettes.
Eh bien quarante ans plus tard il est temps que je me questionne, que je déboulonne des idoles, que je casse quelques statues histoire de voir ce qu'elle ont vraiment dans le ventre. Que je poursuive un examen critique d'une époque qui ne fut pas aussi glorieuse ni aussi honteuse qu'on le dit.
Le livre de V. Springora ouvre une porte et amène à se questionner à divers niveau alors oui c'est un livre important.