A chaque rentrée son Nothomb.
Nous nous y étions faits, et l'habitude s'était doucement installée. Avec le chocolat chaud de l'après-midi d'automne, le dernier polar de la romancière belge avait fini par faire partie du rituel.
Pourquoi cette nouvelle de quelques pages lues en deux heures à peine au prix d'un vrai roman ?
Visiblement l'histoire importe peu à l'auteur, car elle la dénoue en cinq lignes qui nous laissent sur notre faim. Il semble plutôt qu'à la manière d'Angot, Amélie Nothomb ait eu besoin de régler quelques comptes familiaux. Ici, c'est avec l'aristocratie belge dont elle est issue.
Soit.
Cela peut se comprendre.
Mais était-il besoin d'en faire tout un "roman" ?
Dieu soit loué, nous ne parlons pas ici vraiment d'un roman, contrairement au mot figurant sur la couverture.
Fallait-il surtout prendre à partie son lectorat dans une telle entreprise ?
Assurément non.
Alors oui : les temps sont durs, l'argent manque et les toitures des châteaux ardennais coûtent cher.
Alors oui : l’aristocratie est un milieu où l'on privilégie la bienséance au confort personnel et où l'on n'étale pas ses sentiments, encore moins ses ressentiments.
Quel dommage que Madame la baronne Fabienne, dite Amélie, Nothomb ne le vive pas davantage.
Noblesse oblige.
Vraiment ?