Le Capitaine Villon arpente les mers du XVIIème siècle à la recherche des "marvillas", objets anachroniques venant d'un futur que le lecteur connaît bien. Les chapitres du roman sont chronologiquement désordonnés, et on sent vite que le temps déconne, dans les mers des Caraïbes.
J'ai persisté longtemps, au cours de ma lecture, à comparer ce livre à "Gagner la guerre" de Jaworski :
// L'ambiance est similaire - des flibustiers qui castagnent, qui survivent à l'enfermement dans des geôles immondes, un équipage bigarré appréciant la compagnie des dames et de l'alcool...
// Le style est similaire - phrases construites avec élégance, jargon et jurons de marins bien sentis, récit à la première personne...
Je ne sais pas si j'aurais apprécié autant la lecture de Beauverger sans la lecture de Jaworski et la persistante impression de retrouver un vieil ami. Quoi qu'il en soit, on ne peut pas nier que j'ai passé un bon moment... Mais je serais bien en peine de décrire l'histoire, et la suite des événements.
Parce que finalement, à part quelques belles trouvailles - la communauté itza issue des Mayas -, il ne se passe pas grand chose, et Beauverger s'arrête souvent aux prémisses de ses propositions narratives. On commence à développer un personnage, à le mettre en scène dans une situation qui dévoile son caractère, et hop, on passe à autre chose et on n'y revient quasiment jamais. On traite de thématiques propres à l'uchronie, sans jamais aller au bout des nouvelles conséquences historiques. On oublie pendant les trois quarts du bouquin les questions de sauts dans le temps que commençait pourtant à poser le début...
La récurrence de cette situation amène naturellement à une fin qui paraît bâclée et dont on comprend mal les enjeux.
Dommage... Mais je recommande quand même, surtout à ceux qui aiment l'ambiance flibuste, la belle langue, et les voyages dans le temps.