Et bien je ne m'attendais pas à être aussi prise par ce livre, mais j'ai eu du mal à m'en détacher. J'ai expédié les 350 pages en trois jours. Un petit regret toutefois, je pense que le livre gagne à être lu en VO car à mon avis, la traduction ne parvient pas à rendre pleinement compte des intentions de l'auteur, d'autant plus qu'elle date de la fin de 70's. Je l'ai toutefois lu en VF car c'est cet exemplaire qui m'est tombé sous la main, ce qui ne m'a pas empêché de grandement apprécier l'oeuvre.


L'histoire est celle d'Harry White, un jeune homme brillant obsédé par le sexe, à tel point que cela fini par nuire à son travail et mettre en péril son futur prometteur. Pourtant, ses pulsions sont plus fortes que lui, il a beau être conscient de courir à sa perte, il ne peut s'empêcher de suivre les femmes mariées dans la rue pour tirer son coup. Parfois il trouve des dérivatifs et parvient à ses soustraire à ses démons, mais ce n'est jamais vraiment de son fait à lui, c'est un peu un hasard.


Un jour il rencontre une femme un peu différente, tombe amoureux et il semble libéré de ses pulsions auto-destructrices, sans même vraiment l'avoir voulu. Oui mais voilà, une fois la nouveauté de l'amour passée, il est pris de nouvelles obsessions et ne peut résister à la tentation, il fini toujours par leur céder. Ainsi, il alterne entre obsession pour le sexe, pour les fleurs d'appartement, pour les cambriolages...


Alors certes, chez Harry le comportement obsessionnel va bien plus loin que chez les gens "normaux", cela fini même par virer à la folie, mais qui ne se reconnaît pas dans ces luttes intérieures. Cette tension nerveuse, ce démon, avec lequel vit Harry, c'est celle que l'on ressent quand on essaye de s'empêcher de manger le dernier carré de chocolat, quand on essaye de s'empêcher de faire un achat, quand on essaye d'arrêter de fumer, de jouer de l'argent, de jouer aux jeux vidéos... Nous avons tous des obsessions, des addictions, nous luttons pour les combattre jusqu'au moment où nous cédons, ce qui nous procure une satisfaction intense mais fugace, faisant place à la culpabilité. Harry a beau être un cas très extrême, il nous touche quelque part.

atomystik
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes dernières lectures, Les meilleurs livres américains, 2015 - 2016 reading challenge et Les meilleurs romans noirs

Créée

le 26 août 2015

Critique lue 193 fois

2 j'aime

atomystik

Écrit par

Critique lue 193 fois

2

D'autres avis sur Le Démon

Le Démon
Templar
7

Demon Days

"He is haunted by a demon, a demon against which he feels powerless, because in its first manifestation it has no face, no name, nothing; and the words, the poem he makes, are a kind of exorcism of...

le 21 mars 2013

25 j'aime

1

Le Démon
Diothyme
10

Critique de Le Démon par Diothyme

La vie sourit à Harry White, jeune, il a un boulot qui lui plait où son avenir est tout tracé, une entreprise pas trop grosse pour qu'il ne se retrouve noyé dans les anonymes et assez grande pour lui...

le 21 févr. 2011

23 j'aime

1

Le Démon
Nanash
10

Harry ne vous veut pas du bien

J'ai fini ce bouquin il y a une semaine, et je n'arrive pas à me décider pour écrire cette critique. Je prends mon courage à deux mains ... Harry White, c'est moi, c'est lui, c'est vous, mais pas...

le 21 mars 2011

18 j'aime

Du même critique

Blue & Compagnie
atomystik
4

Où est l'histoire?

En ce long week-end de 5 jours, j'ai décidé d'emmener mes enfants de 6 et 7 ans au cinéma. Nous avons vu des publicités pour ce film sur les bus, entendu des éloges à la radio, je me suis dis...

le 11 mai 2024

9 j'aime

Écrire pour exister
atomystik
5

So when's Anne Frank gonna smoke Hitler?

Ce film est caricatural et m'a beaucoup irritée, mais je savais que ce serait le cas bien avant de me lancer dans le visionnage. Quand j'étais élève, je trouvais déjà les films sur les profs trop...

le 22 déc. 2015

9 j'aime

5

Pastorale américaine
atomystik
7

Critique de Pastorale américaine par atomystik

Ce livre me réconcilie un peu avec Roth. Il y a environ cinq ou six ans, j'ai lu "The plot against America" (2004) et j'ai adoré. Dans ce livre, Philip Roth réinvente son enfance à Newark en...

le 13 janv. 2013

8 j'aime

1