ALVIN

De l’Ohio à la Virginie Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s’entrechoquent.

C’est sombre, très sombre.

Un collant atavisme terrasse les êtres, même les plus volontaires. On échappe à sa condition et à son milieu pour mieux replonger dans la gueule du loup.

Un seul jeune homme semble pouvoir tirer son épingle du jeu mais c’était sans compter sur le reste du monde. Il ne réussira finalement qu’à fuir. Accusé de meurtres, il s’exile dans une cavale sans fin.

L’alcoolisme, les pratiques religieuses déviantes, les meurtriers psychopathes, les flics véreux, les riches qui profitent des pauvres, les militaires revenant détruits de la guerre, les charlatans, les prostituées, les filles-mères qui se suicident. Tout y est mais étrangement rien n’est de trop. L’immersion fonctionne. La vie est rude, sans espoir de rédemption. Le mal n’est jamais loin, là, tout proche. Il vous engage à le suivre, pour vivre quelque chose, pour cesser de lutter enfin, et se laisser aller au plus facile. Diable !

En fait, à bien y regarder, dans, autour et entre ces lignes, il n’y a pas d’issue. Ni dans la religion, ni dans l’argent, ni dans le travail, ni dans l’amour, ni dans le bien, ni dans le mal, pas même dans la fuite… Pas plus dans la mort qui se dresse sournoisement à l’horizon, violente, douloureuse et définitive. Et la voilà, implacable, qui emporte avec elle l’au-delà auquel on voulait croire…