Pour ceux qui commencent une démarche psychanalytique

J’ai sélectionné cet ouvrage car j’avais lu, au détour de je ne sais plus quelle page web, qu’Alice Miller avait fait partie des précurseurs en matière de parentalité positive. Qu’on ne s’y méprenne pas, l’enfant doué dont il est question ici n’a rien à voir avec un quelconque surdoué. Non, il s’agit juste des compétences émotionnelles de base de n’importe quel petit enfant.


De fait, Alice Miller décrit parfaitement bien comment les manquements de l’attachement maternel et de l’écoute bienveillante du petit enfant créent des déséquilibres profonds qui transparaissent encore à l’âge adulte. Ce faisant, elle encourage effectivement fortement, bien qu’indirectement, de se rendre disponible à 100% pour répondre aux besoins de toute nature du tout petit enfant. Mais en même temps, quelle pression ! La moindre petite erreur, le moindre manque de disponibilité dans l’écoute peut créer une névrose. C’est en tout cas ce que j’ai compris, et vu comme je me mets déjà la pression toute seule, j’ai cru étouffer en lisant tous ces cheminements psychanalytiques.


Il semblerait que ce livre ait été écrit, à l’origine, pour aider des adultes à se guérir en cessant d’idéaliser leurs parents et en admettant, sinon leurs défaillances et manquements, au moins leur humanité. Ce cheminement là, je l’avais déjà fait, et je ne m’en sens pas particulièrement réparée (ou alors c’est que je me suis enfouie sous une telle couche de blindage que je ne suis pas encore libérée).


Bref, j’ai trouvé le contenu très dense et d’un abord relativement difficile, parce que très orienté « de professionnel à professionnel » : il m’a semblé qu’Alice Miller s’adressait surtout à ses confrères. S’il est intéressant de constater les prémisses (la première édition date de 1979) d’une pensée tendant à favoriser l’attachement maternel et l’écoute bienveillante, je pense que cet ouvrage n’a pas eu sur moi l’impact qu’il semble rencontrer d’habitude, parce que je l’ai abordé du point de vue de la mère responsable et non de l’enfant victime. Je le conseillerais donc en priorité à ceux qui ne sont pas encore arrivés au bout de leur démarche psychanalytique.

Créée

le 6 mai 2015

Critique lue 766 fois

Critique lue 766 fois

D'autres avis sur Le Drame de l'enfant doué

Le Drame de l'enfant doué
Ilymoa
9

Livre d'utilité publique !

Je crois que chaque jeune adulte devrait lire ce livre ainsi que chaque adulte désirant devenir parent pour ne pas répéter des schémas de violence et pour se libérer de l'idéalisation faite de ses...

le 1 mars 2016

3 j'aime

Le Drame de l'enfant doué
Kliban
7

Des trauma d'enfance

J'ai, ce petit livre, dévoré d'une traite. Comme souvent chez les fins observateurs, son auteure sait décrire avec subtilité les diverses manifestation d'un Faux-Self acquis dans l'enfance pour...

le 13 avr. 2014

2 j'aime

Le Drame de l'enfant doué
FranckDaloz
9

Une lecture indispensable mais avec quelques réserves

Un livre que l’on recommanderait volontiers à tous les futurs parents. Malheureusement, la connaissance seule ne suffit pas comme l’a bien montré le fils d’Alice Miller lui-même psychanalyste. Le...

le 16 mai 2018

1 j'aime

Du même critique

Lundi Mélancolie
Juliette_Kalarosa
7

Du neuf avec du vieux

Avec Lundi mélancolie, Nicci Gerrard et Sean French innovent. Le style, bien sûr, n’est pas nouveau. On reste dans le domaine du thriller, de l’enquête à rebondissements, toujours aussi bien menée,...

le 25 oct. 2014

1 j'aime