Le Fantôme de l'Opéra par Pravda
Du Fantôme de l'opéra émane une impression de livre culte, classique, nombre de films plus ou moins réussis lui furent consacrés et avant d'en voir ne serait-ce qu'un, je m'attelais à sa lecture afin de découvrir qui est ce mystérieux personnage : esprit ? Mortel comme tant d'autres ? Ange de la musique ?
Qu'en dire ? Ce fut un agréable voyage à l'opéra Garnier et dans ses entrailles. Le fait que Gaston Leroux fut également journaliste saute aux yeux lorsque l'on voit le travail de recherche qui a été réalisé pour nous retranscrire au plus proche ce qu'était la vie dans cet opéra, les différents corps de métiers qui s'y croisaient, des illustres divas aux fermeurs de portes (et oui) et l'on imagine sans peine l'effroi que pouvait susciter ses souterrains, lieux sombres et humides, propices à l'évocation d'un mystérieux et dangereux fantôme.
D'un point de vue purement littéraire, le bât blesse un peu. On ne peut pas dire que la plume de Leroux soit virtuose, c'est même parfois assez mal écrit (phrases trop longues ou mal construites sur lesquelles on bute, vocabulaire assez restreint...) et il y a tout de même quelques longueurs.
Il n'empêche que l'on se laisse vite prendre au jeu et le mystère entourant "F. de l'O.", initiales avec lesquelles ce personnage mystique signe ses missives, fonctionne tant et si bien que lorsque l'aura de fantastique de ce livre se révèle plus tenir du roman policier, on continue, curieux de voir comment tout cela va se terminer pour lui, pour cette pauvre Christine qui aura eu le malheur de faire naître l'amour dans le coeur du terrible monstre, et pour le jeune et brave comte de Chagny qui fera tout pour sauver celle qu'il aime.
Finalement, le Fantôme de l'opéra se lit comme un bon polar, qui se paie le luxe d'avoir un méchant des plus fascinant, à la fois touchant et effrayant.