L'ortie a un goût douceâtre avec un léger fond d'amertume !!!
Étonnant que Jun'ichirō Tanizaki ait écrit quasiment au même moment deux romans aussi diamétralement opposés que "Svastika", roman aux personnages assez barrés et au final brutal, et "Le Goût des orties", qui au contraire met en scène des personnages plus terre-à-terre et une fin ouverte qui donne libre cours à toutes les possibilités quant aux sorts des différents protagonistes, enfin...
"Le Goût des orties" décrit subtilement l'histoire d'un couple qui n'en est plus tout à fait un puisqu'ils sont séparés psychologiquement, la femme ayant même un amant avec l'accord tacite du mari, et de leur entourage, et joue beaucoup sur le symbolisme du bunraku, type de théâtre japonais mettent en scène des marionnettes.
On peut trouver tout de même dommage que la présence du personnage intéressant de la pute eurasienne, dont l'époux du couple est un des clients et pour laquelle celui-ci éprouve une forte fascination-répulsion sorte de métaphore de celle que le Japon ressent par rapport à l'Occident (thème récurrent chez Tanizaki !!!), se résume qu'à un seul et unique chapitre.
Reste un très bon roman tanizakien, qui sans atteindre les sommets de son auteur, mérite le détour ne serait-ce que pour son caractère plus apaisé qui détonne par rapport au reste de son oeuvre.