Le Grand Meaulnes par poko
Ecrire sur Le Grand Meaulnes, d'Alain Fournier, une critique totalement objective serait pour moi assez difficile. J'ai pour la littérature du début du XXè siècle une affection assez irrationnelle. Elle un goût d'enfance et je n'y peux rien.
Je crois que c'est le style impeccable, très léger, très prenant, ce style qui, sans lourdeur, fait passer chaque mot compliqué comme une lettre à la poste, qui caractérise les auteurs de cette époque qui me plait tant. Et puis le fait est que j'ai grandi à leur lecture. Donc, même si beaucoup de ces histoires son naïves, je fonds, je cède, et c'est une bulle de bien-être tout au long de ma lecture.
Parce que, oui, le Grand Meaulnes, c'est une histoire naïve. François, un garçon renfermé, ne commence à trouver le bonheur et à entrer dans l'adolescence qu'à l'arrivée chez lui d'Augustin Meaulnes (parce que, il faut le savoir, Meaulnes est un personnage. J'ai toujours cru que c'était un moulin.) Meaulnes est pris de passion pour une fille dont le frère a également des amours éperdues, puis il y a des péripéties, et trois ans après, tout ce beau monde, sans s'être revu, demeure fidèle, amoureux - et le plus fidèle de tous reste François, l'ami qui semble délaissé.
Donc voilà, on pourrait faire des parallèles sur les personnages de Frantz et Meaulnes ou montrer à quel point chacun s'assortit toujours du personnage qui lui causera la plus grande peine sans sembler voir sa paire idéale juste à côté, mais je ne suis pas sûre que le Grand Meaulnes vaille le débat. Dans une conversation, oui (d'ailleurs, si quelqu'un l'a lu...), mais pas dans une critique : ici, il suffira de souligner que le principal charme de ce roman, c'est la plume d'Alain Fournier.