J'avais au lycée, dans les années 70, un pote féru de S.F et dont les parents étaient d'actifs militants du PS dans ma banlieue nantaise. Son humour, pour autant que je me souvienne, était assez proche de celui dont Douglas Adams nous régale dans ce bouquin, paru d'ailleurs à peu près à l'époque (1979) où j'étais au lycée. Après, selon le niveau de nostalgie que tout quinquagénaire peut avoir vis à vis de ses vertes années, ça peut passer plus ou moins bien. Pour moi, c'est quand même pas très bien passé. En plus, mon pote a mal tourné par la suite, mais ça c'est une autre histoire.
Alors après, j'ai peut-être été desservi par le fait que l'exemplaire que j'ai lu est vieux, lui aussi. Piqué sur l'étagère d'une maison de vacances, cet été, dans la collection d'un vague parent. Par crainte d'être en panne de lecture. Du coup, avec une traduction datant de 1982. Et là, ça fait mal. Ca fait mal parce que Adams fait des calembours sur les noms des personnages et des planètes. Et ça donne, une fois traduit : la planète Mégrathmoilà ou bien encore Saloprilopette ! Wharf, wharf, wharf. Quoi, ça ne vous fait pas rire ? Bon, pour moi, c'est bien mieux passé avec les noms des personnages non traduits (Zappy Bibicy, par exemple).
Plus généralement, l'humour du bouquin n'est pas franchement mauvais, mais pas franchement hilarant non plus. On est dans la blague de geek anglais des années 70, avec quelques pseudo raisonnements scientifiques plutôt réussis, comme par exemple celui qui amène à la découverte du générateur d'improbabilité infinie. Humour très british en fait, pince sans rire, un peu à la Monty Python, mais c'est à mon avis un style qui passe mieux au cinéma qu'à la lecture. Et puis, enfin, Adams passe à la moulinette tous les poncifs de la S.F (de l'époque), ce qui est plutôt plaisant, mais sans être transcendant. En y instillant une pincée d'esprit routard, autre marqueur fort de l'époque déjà évoquée ci-avant.
Tout ça pour dire que ce bouquin n'est pas désagréable à lire, mais pas hyper excitant non plus. Pas certain qu'il ait très bien vieilli, en fait.