Le Héron de Guernica par madamedub
En 1937 se tient à Paris l'exposition universelle qui présente l'oeuvre magistrale de Picasso, Guernica.
Outre le grand maître, se trouve ce jour là un autre peintre espagnol, venu spécialement de Guernica, la ville, pour contempler l'oeuvre. C'est Basilio.
Basilio a vécu à Guernica toute sa vie, entre son oncle Antonio, de menus travaux chez Julian, son affection pour la belle Celestina qui travaille à l'usine de confiserie et qu'il n'ose inviter au bal du soir.
Mais au delà de cela, la passion de Basilio c'est de peindre des hérons au bord du marais, de se perdre dans la contemplation de leurs détails, dans la profondeur énigmatique de leur regard noir. La vie quoi.
Alors qu'il était tout à son art, la ville est bombardée sous ses yeux.
Guernica, il y était.
Guernica, la guerre, les bombardements, les soldats, les déserteurs.
Mais avant tout cela, Guernica, le marché, le bal, les hérons, la vie foisonnante.
Pour qu'il y ait horreur il faut une vie à détruire. Il faut de la lumière pour que la noirceur advienne.
L'écriture d' Antoine Choplin est poétique est légère dans ce court roman. Ce n'est ni un récit sur la guerre ou sur l'art. C'est un récit sur la vie "vibrante". Un texte modeste sur une simplicité gagnante sur les ambitions démesurés des hommes.
Le petit peintre contre la guerre, contre la démesure et l'ubris contemporaine.
Emma Breton