Cette année-là, il s'est passé un paquet de choses pas nettes... Déjà, il faisait trop chaud. C'était l'été, oui, mais c'était un été vraiment bien trop chaud. Tu es presque sûr que c'était pas naturel. Et puis c'était plein de lucioles. C'est lié, c'est sûr. Et là dessus, ça a commencé. Les morts en pagaille, la fièvre, la soif, les vomissements, le choléra quoi. On sait pas d'où c'est parti, mais tu as bien quelques idées. Tu as été pas mal dans la forêt, tu connais les gens, les gens différents, ceux qui ont des pouvoirs, tu sais qu'ils peuvent faire des choses. Pourquoi pas ça après tout. C'est du costaud, mais ça ne serait pas étonnant, ils vivent cachés et tout le monde les méprise, ils pourraient bien se venger. Tu étais dans Manosque quand l'épidémie s'est déclaré. Au début, ça allait, et puis très vite tout le monde est devenu fou. Tu as vu ce jeune italien par exemple, se faire quasiment lyncher par une foule d'abrutis qui pensait qu'il mettait du poison dans les fontaines. Du poison dans les fontaines, elle est bonne tiens ! C'est sûrement pas comme ça qu'on rend malade une ville entière. Tu dirais plutôt que c'est le Jean-Lou et un ou deux autres qui se sont retrouvés, et ils connaissent les incantations, les maléfices qui font ce travail là, oh oui. Les fontaines, ça ne suffirait pas. Enfin, il a du s'en tirer, l'Italien, peu de temps après tu penses bien l'avoir croisé dans les collines, en train de se cacher des patrouilles. Autant pas se faire coffrer par l'armée en pleine cambrousse après avoir échappé au mal de la ville... Mais les soldats ne comprennent rien. Ils n'ont pas les bonnes armes pour lutter, pour maitriser ce mal là. Tu sais qu'il y a des gens derrière ça, mais la nature a pris le relais, et elle est très énervée. Les être des bois seront peut-être les prochains à s'emballer, et tu te dis qu'il faudrait mieux s'éloigner de tout ça. Bien sûr, tes compagnons de voyage te regardent de travers, de plus en plus. Mais tes histoires, ça n'est pas des histoires. Le choléra, il est pas arrivé par hasard. Et tu te demandes à quelle révolution ça va bien amener. Enfin bon.
Contrainte : I1 2e personne & Conte/Merveilleux