Avertissement vrai !
Je déconseille vivement la lecture de cet ouvrage aux âmes sensibles, aux neurasthéniques et aux psychopathes. Pour tous ceux qui se sentent bravaches parce qu'ils ont vus tous les épisodes de Games of Thrones, tâtez de la puissance de l'écrit…
Critique classique de ces contemporains chez Mirbeau le sociopathe , le livre ne se différencierait en rien de sa production habituelle s'il ne lançait son héros à la suite d'une créature envoutante au sein du terrifiant Jardin des Supplices, en Chine.
L'auteur a-t-il voulu nous convaincre de la perversité de l'homme qui torture comme de celui qui regarde ? On sait que des balcons se louaient fort chers aux exécutions capitales en France et qu'on n'y forniquait fort tout en regardant Damiens se faire écarteler.
Eros et Thanatos avant le père Freud et depuis la descente d'un autre jardin, celui du Paradis. Rien de nouveau à la surface du globe, et ce n'est pas la pauvre inventivité des Daeschiens qui me contredira. L'humain est ainsi, salement satanisé.
L'oeuvre est forte. Encore une fois totalement originale, incroyable d'audace, même après le divin Marquis. A quelques défauts près, déjà repérés dans « Le journal d'une femme de chambre », Mirbeau se confond avec ses personnages. Son héros, ici peu instruit, est pourtant capable de nommer la totalité des fleurs et plantes qu'il croise au cours de sa visite du Jardin. Même le Stéphane Marie de « Silence ça pousse » en serait incapable !