Le Joueur d'échecs par Gwen21
Il y a quelques mois j'ai lu "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" et voici que je découvre le non moins célébrissime "Joueur d'échec". Mettre en pendants ces deux œuvres m'a semblé instinctif tant, au cours de ma lecture, j'ai eu la sensation de lire la version féminine de la première oeuvre susnommée. Le thème est bien le même, cette cristallisation des émotions et de la psychologie d'un être autour du jeu mais le contexte en est différent. Ici, nous ne sommes plus sur la croisette à la Belle Epoque, confortablement installés dans un casino, mais dans une chambre d'hôtel sordide utilisée comme prison par la Gestapo. Inutile de développer davantage le synopsis tant ce court récit, proche de la nouvelle, est connu et archi-connu.
Je vais plutôt vous dire ce que j'en ai pensé : à peu près la même chose que pour "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" qui n'avait pas complètement remporté mon adhésion. Cette similitude entre mes ressentis m'a moi-même surprise mais elle est vraiment objective et factuelle. Au-delà du style vraiment incomparable de Zweig (pour autant qu'on puisse en juger d'après une oeuvre traduite, je ne lis hélas pas Goethe dans le texte) qui rend sa prose si aisée et si agréable à lire, je n'ai pas réellement été saisie là où je pensais l'être et je pense très sincèrement qu'une partie de mon ressenti incombe à mon désintérêt profond pour le jeu d'échecs, un jeu tactique qui m'effraye véritablement tant il me place devant mon incapacité à comprendre la logique, la rigueur et l'absolue vérité des sciences mathématiques.
Je ressors tout de même de ma lecture avec la satisfaction d'avoir lu une oeuvre fortement plébiscitée et d'ajouter ainsi une pierre à l'édifice encore bien frêle de ma culture générale.