Je reste impressionnée par ce que Zweig arrive à dire, à transmettre, en si peu de pages.
Le Joueur d'échecs se lit rapidement parce que c'est une nouvelle, et parce que l'écriture de Zweig est très fluide. Pas le temps de s'ennuyer parmi ces quelques pages. Pour autant, à travers ce livre, il réussit à nous parler de beaucoup de sujets forts tels que : le nazisme, la folie, l'obsession, la résistance, la perte d'humanité et ce besoin de s'y accroché jusqu'au dernier souffle.
Il y aurait beaucoup à dire, beaucoup de parallèles et d'analyses à faire, entre les deux protagonistes, entre l'histoire et la réalité du temps de Zweig, entre la torture de trop penser et de ne pouvoir se détacher de le faire. On sent la difficulté, on sent la torture, on sent la folie. Le passage qui décrit la torture que subit M. B..., ainsi que sa chute inévitable vers une obsession et une folie, alors qu'il tentait par dessus tout d'y échapper, m'a subjugué.
Zweig est un auteur que j'adore, car il arrive à transmettre des sentiments forts et d'évoquer des sujets à la fois sérieux et complexes, en peu de pages, et c'est une véritable force. Le tout avec un style agréable, facile à lire mais pas banal pour autant.