Un poirier, trois fois centenaire, fauché par une tempête, vit ses derniers instants. Pas tout à fait mort, puisqu'il réussi à survivre, son âme en tous cas, notamment à travers un sculpture réalisée à partir de son bois. Pour la fantaisie, l'originalité et la légèreté, on peut toujours compter sur Didier Van Cauwelaert. Au moins dans les premières pages de ce Journal intime d'un arbre. Comme dans ses derniers romans, le livre s'essouffle malheureusement assez vite. Sans étincelle, ce récit anthropomorphique est livré en express, écrit très vite, sans doute (vu le rythme de production de Van Cauwelaert, c'est probable). Quand il évoque son passé, le héros poirier est plutôt divertissant car il en a vu des choses : un suicide, une exécution, quelques pendaisons et même ... le capitaine Dreyfus, après sa réhabilitation. En revanche, Le journal intime d'un arbre se révèle décevant, pour ne pas dire insipide, quant il est question de ce qu'il reste de lui, une fois déraciné. On a du mal à s'intéresser aux péripéties invraisemblables d'une fiction mécanique qui se teinte de réalisme magique, de façon incongrue. Van Cauwelaert a beau faire feu de tous bois, le coeur n'y est vraiment pas.