Si il y a bien un livre qui est au centre de feux croisés entre ceux qui affirment qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre de la littérature et ceux qui crient à la déception et à la longueur; c'est bien celui-là, le Loup des Steppes, écrit par Hermann Hesse en 1927.
J'ai connu ce livre grâce au film Mall (ou A Day To Kill selon les pays) réalisé par John Hahn qui est rempli de références affirmées tout le long du film; et à la très bonne critique sur Senscritique. Je commence, et au bout de quelques dizaines de pages, je rentre dans la réalité du livre. Il se déroule selon trois actes :
- Narration par le Loup des Steppes
- Mise en abime, un livre dans un livre, qui raconte et décrit le personnage éponyme
- Retour à la narration par le Loup des Steppes
Et ce deuxième acte, est, pour ma part je pense, très ennuyante, inutile et longue. Au bout de quelques pages, on comprend et on cerne qui est ce personnage, tiraillé entre perdition et désespoir, pour lequel la mort est la seule position. Cela vient nous diriger, nous dicter notre imagination. C'est rébarbatif. Dommage, parce que ca dure presque cent pages.
Enfin après ce long moment, on revient à l'histoire véritable. Soulagement. Mais encore une fois, et jusque la fin du livre, l'histoire prend une tournure différente (attention regroupement de spoil jusque la fin de la critique). Le personnage rencontre une âme charitable, mais qui peut la garder seulement après avoir accepté un dilemme mortel. Et jusque la dernière page, à part quelques exceptions, le livre est en mode happy. Dommage, alors qu'on cherchait un livre sur lequel on pouvait verser quelques larmes. C'est alors qu'on se dit que la fin, au moment où le sort va être jeter sur notre anti-héros, va éclater, revenir à ce qu'il nous avait promit. Mais non, notre loup est condamné à ... sourire. Cet happy-ending nous renverse. 300 pages pour assister à ceci.
Mais après tout, peut-être que ce n'est pas si facile que ca. Dès le début on comprend que quelque chose cloche, qu'il passe quelque chose avec notre narrateur. Petit à petit on apprend qu'il est psychotique (atteint de schizophrénie). Tout d'abord il nous présente ce livre, qui décrit son entité dans le moindre détails, il y a ces messages subliminaux, puis, pour finir le spectacle, ce théâtre magique avec son lot d'illusion et d'hallucination. Peut-être que tout se passe dans sa tête. Peut-être que, sombrant dans une folie pure, notre vieille homme se crée une réalité alternative. Fort possible, surtout avec les substances que lui livre ce jeune Pablo.
Même si je le critique depuis le début de cette critique, ce livre n'est pas non plus mauvais, loin de là. Mais on est frustré par ces quelques longueurs, ou bien son dénouement final (ou bien le dénouement du dilemme que nous pouvons qualifié de mortel, torché en quelques lignes). Nous sommes malgré tout très attentif au déroulement de son histoire et de sa maladie.
Il en sort en fait, une bonne lecture, ludique et intéressante, nous sommes juste frustré par cette fin, alors qu'on s'attendait à quelque chose d'autre, quelque chose de malsain, lugubre. Je ne peux quand même que vous conseiller ce livre, et vous invite à vous forger à votre propre avis.
Au final, "l'expérience spirituelle" écrit au dos et la seule chose d'entièrement véridique.