Le meilleur des mondes présente un univers qui semble au premier abord bien loin de ce que son titre laisse supposer, nos valeurs actuelles sont moquées et complètement incompréhensible pour la grande majorité des personnages de ce livre.
L’auteur se sert de son livre pour faire une critique acerbe de la société ou plutôt, ce qu’il craint de voir arriver.
Evidement ce cher Mr Huxley n’avait pas de boule de cristal et il ne peut pas taper juste dans chacune de ses suppositions, mais il est amusant de voir quelqu’un critiquer la société du divertissement ou de la consommation et promouvoir des actes comme réparer plutôt que racheter dès les années 1930 lorsque l’on regarde la façon dont le monde à évoluer jusqu’en 2021.
Alors est-ce qu’il faudrait complétement les changer notre morale pour se comporter comme le peuple civilisé de ce livre ? l’auteur pose la question et donne clairement sa réponse encourageant l’imperfection et la difficulté pour la construction de l’Homme.
Aldous Huxeley a beaucoup inspiré de nombreux écrivains, étant personnellement fan de Orwell j’aime le fait que les deux auteurs voient le futur de façon diamétralement opposé mais avec un point commun sur la manipulation des masses et du savoir.
Une phrase comme « l’ignorance est une force » pourrait d’ailleurs se retrouver sans soucis dans ce livre.
Finalement d’enfer à paradis il n’y a qu’un pas, j’avoue avoir été assez perturbé après ma lecture en me disant que, au final, ce monde est bel et bien une utopie et que aussi dérangeante qu’elle puisse paraitre, probablement impossible à vivre pour la majorité des lecteurs, même un membre des classes sociales les plus basse de cette civilisation (les deltas ou les epsilons) sera réellement heureux de sa condition et, aussi déplorable cette situation soit elle, le bonheur de celui qui la vit n’est-elle pas finalement le plus important ?
Je ne comprends cependant pas pourquoi le sauvage se sent toujours obliger de citer Shakespeare plutôt que d’expliquer son point avec ses mots.
Personnellement jusqu’à la quasi fin du récit j’ai eu l’impression qu’il n’avait pas fait l’effort de réellement repenser à ses valeurs mais qu’il copiait simplement celles que l’on lui a inculqué dans sa tribu et via ses livres sans réelle réflexions, comme une grande majorité des personnages au final.
J’ai aussi eu du mal avec la fin de la première partie (ch3) et sa complexité dans la vitesse de changement de cadre pour revenir, quelques secondes plus tard dans la chronologie à l’endroit de départ et cela sur plusieurs pages ce qui rend ces scènes inutilement difficiles à visualiser.
Pour résumer je dirais que ce livre n’as pas traversé les années pour rien, l’histoire est toujours aussi prenante et pousse à la réflexion, un classique que je recommande chaudement.