J'ai acheté ce livre il y a plus d'un an, attirée par la jolie édition de poche et aussi parce que dans mes lointaines années collèges, une prof d'anglais nous en avait fait étudier des extraits en classe qui l'avaient fascinée, et enfin parce que je n'ai cessé depuis d'en entendre parler comme d'un classique des romans d'anticipation dystopique.

Un petit résumé de l'histoire que je dois à Wikipédia : "L'histoire débute à Londres, en l’an 632 de Notre Ford dans un bâtiment gris nommé D.I.C. Dans le monde décrit par l'auteur, l'immense majorité des êtres humains vit au sein de l'État mondial – seul un nombre limité de sauvages est encore regroupé dans des réserves. L'enseignement de l'Histoire est jugé parfaitement inutile dans ce monde, on apprend que les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans ». C'est l'unique garde-fou motivé par tous les aspects de l'individualisme ou de la culture, ardemment combattus par la société.

Dans cette société, la reproduction sexuée telle qu'on la conçoit a totalement disparu ; les êtres humains sont tous créés en laboratoire, les fœtus y évoluent dans des flacons, et sont conditionnés durant leur enfance. Les traitements que subissent les embryons au cours de leur développement déterminent leurs futurs goûts, aptitudes, comportements, en accord avec leur future position dans la hiérarchie sociale."

Bien mal m'en a pris... je l'ai finit, mais ce fut un combat. Un combat contre le style en premier lieu, je ne sais pas si c'est dû à la traduction française, mais dieu que c'est lourd et pénible à lire ! Ensuite, un combat contre les clichés très, très chiants... Replaçons tout de même le livre dans son époque car il a été écrit en 1931, soit...  Ce monde a externalisé la reproduction des humains, les enfants naissent dans des labos et seuls les mammifères restent vivipares, rendant l’appellation de "père" ou "mère" obscène (merci pour les animaux...). Donc du coup, les femmes (uniquement les femmes hein ! les hommes étant visiblement dépourvu de ce genre de soucis, vous voyez le truc venir ou pas ?) reçoivent ce que l'auteur appelle des "succédané de passion violente" et autres "succédané de grossesse", produits visant à éviter qu'elles deviennent folles ou agressives... ok... les femmes sont visiblement des hystériques de nature... sauf si elles vivent une passion violente ou si elles tombent enceinte. D'accord... bon en 1931, l'égalité des sexes et les clichés en étaient à un autre niveau qu’aujourd’hui, ni droit de vote, ni indépendance etc... etc... etc... vous connaissez l'histoire, alors admettons.

Ensuite il y a le gros problème de Dieu... visiblement une société ne tourne pas rond sans dieu ou autre culte. Dans ce monde imaginé par l'auteur, la consommation est la voie, devenue absurde sur bien des points (bien vu, on reconnaîtrait presque notre société actuelle là dedans). Toutes mentions à "dieu" est donc remplacée par "Ford", parce qu'il faut forcément donner une force supérieure à vénérer pour occuper le peu de place laissé à la spiritualité dans un tel monde, histoire que les gens ne se mettent pas à se poser des questions. Ok, je conçois bien le truc. Par contre, au fil de l'histoire, un jeune sauvage débarque (né d'une mère conditionnée au monde moderne, abandonnée dans une réserve où elle était en vacances), et par lui une sorte de voix de la raison. Ce dernier est écoeuré de ce monde et de ses habitants clonés et sans cœur. J'ai bien eu l'impression qu'au travers de lui, l'auteur exprimait ce qu'il pensait être une voie plus raisonnable. Et pour John le sauvage, la divinité est essentielle mais dans un sens plus primitif incluant la peur du châtiment etc...   ce que je comprends donc, c'est que dans tous les cas il FAUT une notion de divinité, c'est juste les moyens de la vénérer qui sont bien ou pas bien, et ben sans commentaires dites donc ! John a été biberonné à Shakespeare (interdit dans le meilleur des mondes car on y parle d'amour, de passion, de familles et d'autres trucs sales pour cette société), cela est donc sans doutes la panacée pour l'auteur,ce qui se discute carrément.

Dans ce monde, il n'y a pas de tabou sur la sexualité, la devise étant "chacun appartient à tout le monde et tout le monde appartient à chacun". John est horrifié de découvrir cela et s'empresse de traiter la jeune Lenina de catin... par contre les mecs qui se tapent tout ce qui bouge ça le choque pas. *tousse*

Qu'on soit d'accord, je me doute qu'à son époque, ce livre pouvait amener à une vraie réflexion sur l'avenir et qu'il a du choquer. Aujourd'hui, pour peu qu'on soit athée et féministe (ce qui est mon cas), il y a de quoi être au mieux irrité... Il offre tout de même une vision du monde qui peut donner à réfléchir à quelqu'un qui ne se pose jamais de question (et qui donc ne lira jamais ce livre). Les scènes du premier chapitres sont intéressantes (la naissance et le conditionnement des enfants) mais le tout est plombé par une morale judéo-chrétienne particulièrement lourde, des personnages creux et chiants au possible et au final... pas vraiment d'histoire, juste un étalages de faits. Bref, j'ai l'impression de m'être faite arnaquer par la réputation du bouquin.
nelene
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le 20 janv. 2015

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nelene

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