Le Meilleur des mondes par Minuit
Quand on débute la SF, comment passer à côté de ce livre ? On nous le vend comme la solide fondation du monument Dystopie, sans qui certaines œuvres n'auraient pas pu voir le jour. Il n'empêche qu'aujourd'hui tous des défauts ressortent et en font un livre sans consistance qui nous glisse entre les doigts. Autant certaines œuvres restent intemporelles autant celle-ci a dû très mal vieillir.
Déjà, les personnages ne sont pas du tout crédibles, ils n'agissent pas logiquement et c'est juste frustrant. Je me suis retrouvée face à des loques sans personnalité. On ne ressent aucune empathie. J'ai eu envie de claquer John une dizaine de fois.
Mais le soucis principal est que son univers est creux, bancal. J'ai eu l'impression de lire une description fade de sa société, décrite le plus simplement possible avec ses castes et son organisation qui ressemble plus à celle du Carrefour près de chez vous (c'est ça être visionnaire alors ?) qu'à une vraie dictature, aucune subtilité, pas assez travaillée. On ne ressent rien et durant toute la première partie du récit on a l'agaçante impression qu'on lit un mode d'emploi. D'ailleurs, je comprends qu'il ait pu inspirer d'autres auteurs tant le thème reste, pour moi, imparfait et mal traité. Le seul point positif reste le contrôle des naissances qui a réussi à me faire réfléchir un peu plus de deux minutes.
J'en suis venue à croire que ces problèmes venaient de l'écriture de l'auteur qui m'a laissé plus de frustration que de plaisir. Cela rend le livre très difficile à lire... Ça doit sûrement être une question de sensibilité mais je n'ai pu refermer ce bouquin qu'au bout de quatre mois, et Ford, que c'est loooong !