On ne va pas se mentir, c'est le plus mauvais. On ne va pas se mentir non plus, il n'est pas si mauvais que ça. Il souffre principalement d'être la suite directe du premier et meilleur volet. Dune est un excellent livre, il n'y a rien à redire, et quand Le Messie de Dune essaie d'en faire une suite, avec certains personnages emblématiques, ça ne marche pas.
Il est logique que Paul soit plein de doute dans l'exercice de son pouvoir et de sa prescience, néanmoins le futur n'a pas tellement changé entre le premier volet et le deuxième ; il est plein de résolution dans le premier livre pour accomplir une destinée, et une fois dessus, il se met à douter, regretter, sentir que le destin lui force la main. Peut-être est-ce tout simplement l'exercice du pouvoir, la lassitude, le vieillissement, c'est bien possible, mais la différence entre la caractérisation de Paul dans les deux livres est trop importantes pour moi, il n'a plus rien du héros presque flamboyant.
Pour le reste, l'intrigue est trop simple ou trop complexe. Des plans, dans les plans, dans les plans, et pourtant le tout se déroule devant nous sans trop de suspens ; Paul semble avoir tout vu, n'être que ponctuellement surpris, et nous avec.
Les personnages secondaires perdent de leur splendeur. Stilgar n'est plus le premier des Naib, c'est juste un serviteur tout fade. La Révérende-Mère Gaius Helen Mohiam perd de sa splendeur dans des plans complètement vains (c'est donc ça, le Bene Gesserit, de simples pions du Bene Tleilax ?), et quand le mystère autour de la Guilde s'éclaircit un peu, on se rend compte qu'il y n'a finalement pas grand chose.
Malgré tout, c'est une lecture agréable, si on le relit à bonne distance du chef d’œuvre qu'est Dune, on arrive à l'apprécier.
Le tout étant de ne pas trop en attendre...