*Le mystère Henri Pick* est un roman dont j’ai découvert l’existence lors de la sortie en salle de son adaptation cinématographique réalisée par Rémi Bezançon. La présence de Fabrice Lucchini au casting couplé à la curiosité de l’intrigue. J’ai récemment eu l’occasion de voir ce film à la télévision. J’ai passé un moment suffisamment agréable pour voir naître l’envie de lire l’œuvre originale écrite par David Foenkinos.
Le principe de départ est simple. Dans une bibliothèque bretonne, le libraire accueille depuis des années les manuscrits non édités. Ce lieu original se trouvera être le lieu d’une découverte unique dans son genre. Une jeune éditrice y découvre *Les Dernières Heures d’une histoire d’amour*, véritable chef d’œuvre littéraire. Son auteur ? Henri Pick, restaurant local décédé il y a quelques années. Comment un tel bijou qui deviendra l’événement de la rentrée peut-il avoir été écrit par une personne que personne n’a jamais vu ni lire ni écrire ? L’histoire ne serait-elle pas trop belle ?
Bien qu’ayant vu le film, je me suis bien gardé de toute comparaison avec l’œuvre littéraire. Je suis toujours parti du principe qu’une adaptation est distincte de son inspiration. Evidemment, les deux sont liées mais les comparer ou chercher en permanence les différences entre l’une et l’autre n’a pour moi que peu d’intérêts. J’ai donc lu ce livre comme si je découvrais ce mystérieux Henri Pick et son roman. La seule chose contre laquelle je n’ai pas pu lutter est que mon imagination avait tendance à associer aux protagonistes le visage de leurs interprètes cinématographiques respectifs.
L’intrigue s’appuie sur un mystère original et simple. Il éveille naturellement une forte curiosité. Est-ce Henri Pick qui a écrit le livre ? Et si non, qui est-ce ? Je me suis laissé porter par cette balade légère dans les arcanes du monde littéraire. L’immersion dans le milieu de l’édition n’est pas inintéressante. On se plonge dans le long parcours suivi par un manuscrit déposé avant de trouver le chemin des librairies et de la promotion qui l’accompagne. J’ai appris beaucoup de choses et n’ai pas regretter le voyage dans cet univers inconnu.
Mais le bouquin ne se veut pas être uniquement un documentaire sur le microcosme parisien de l’édition. Il greffe à ces pérégrinations une enquête sur ce mystérieux Henri Pick. Est-il possible que ce pizzaiolo breton ait écrit ce bijou littéraire ? Le conte de fée est-il possible ? Ou plutôt se cache derrière lui un auteur caché ? Dans ce cas-là, qui ? C’est en suivant les pas d’un ancien critique déchu, Jean-Michel Rouche qu’on cherche la genèse et la vérité de l’événement de la rentrée. C’est de cette quête découle l’essentiel de l’attrait de la lecture.
Les ingrédients de la recette narrative semblent posséder un potentiel intéressant. Néanmoins, je dois bien dire que j’ai trouvé la dégustation un petit peu fade. Je trouve l’écriture assez moyenne, sans réelle personnalité. Je trouve les personnages peu travaillés. J’ai eu du mal à m’intéresser à eux malgré la nature des enjeux. Les événements s’enchaînent à un rythme à mes yeux trop soutenu pour qu’on ait le temps de les savourer. De plus, je trouve que l’éléphant accouche finalement d’une souris. Les rebondissements sont finalement assez décevants. Je ne suis pas arrivé à me captiver pour l’intrigue malgré le côté vraiment mystérieux du point de départ de l’histoire.
Au final, j’ai été plutôt déçu par le roman. L’intrigue manque de densité, le style d’écriture est très moyen. Le point de départ est original et éveille la curiosité mais je trouve que le soufflet retombe très vite. Les personnages sont peu travaillés et finalement sans grand intérêt. Cette lecture ne m’a pas incité à découvrir d’autres ouvrages de David Foenkinos. Mais tout cela n’est pas bien grave…