Si tu pensais que Sherlock Holmes était une affaire sérieuse, noble et pleine de flegme britannique, Le Mystère Sherlock est là pour te prouver que tu t’es bien planté. J.M. Erre prend l’univers du plus célèbre détective et le secoue comme un cocktail littéraire sous amphétamines, résultat ? Un thriller parodique complètement barré où les esprits brillants virent tous plus ou moins cinglés.
Tout commence dans un asile (oui, oui) où des experts holmésiens (ces fanatiques de Sherlock qui connaissent les moindres recoins du 221B Baker Street mieux que leur propre appart) se retrouvent enfermés après une mystérieuse hécatombe. Une tuerie en huis clos, un jeu de massacre à la sauce Cluedo, où chacun pense être LE digne successeur de Holmes, mais où personne ne semble capable de résoudre quoi que ce soit sans tomber dans l’absurde.
Et là, c’est le festival du nonsense et du pastiche brillant. Les références fusent, les dialogues sont ciselés au scalpel de l’humour noir, et chaque personnage est une caricature délicieusement grotesque. J.M. Erre prend un malin plaisir à démonter les codes du polar, en les tordant jusqu’à l’absurde, dans une ambiance digne d’un Agatha Christie sous LSD.
L’intrigue, elle, est aussi retorse que tarabiscotée. On jongle entre vérités, illusions et délires collectifs, dans un tourbillon de fausses pistes et de théories aussi tordues qu'un nœud gordien. Mais attention : derrière ce grand foutoir littéraire se cache une mécanique diaboliquement bien huilée, et quand tout finit par retomber sur ses pattes (façon de parler), on réalise à quel point l’auteur s’est joué de nous depuis le début.
Bref, Le Mystère Sherlock, c’est du polar qui ne se prend pas au sérieux, du génie dans le chaos, une enquête où tout le monde est suspect… et où le vrai coupable est peut-être l’absurdité elle-même.
À lire absolument… sauf si tu es un puriste trop sérieux du canon holmésien, auquel cas, fuis pauvre fou !