Anéantir la Beauté
C'est sans doute la première fois qu'un podcast sur un auteur me donne autant envie de le lire. Le Pavillon d'Or est ainsi le premier ouvrage de Mishima que je me suis surprise à dévorer, après...
le 2 sept. 2017
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C’est à la suite d’un fait divers survenu en 1950 à Kyoto, par un moine bouddhiste, de l’incendie du Pavillon d’or que Mishima a écrit son roman éponyme. Le personnage principal incarné par Mizoguchi, condamné par un bégaiement et affligé d’une certaine laideur, narre sa propre vision de la beauté, thème cher à l’auteur, incarnée par le Pavillon d’or.
Déjà la folie qui mènera à l’incendie du Pavillon d’or se préméditait chez Mizoguchi tout au long du récit : la « limpide beauté de la félonie » représentée par Uiko.
« Quand on concentre son esprit sur la Beauté, on est, sans s’en
rendre compte, aux prises avec ce qu’il y a de plus noir en fait
d’idées noires. »
La violence et la beauté sont deux facettes d’une même pièce, deux verres de lunette qui permettent d’interpréter le monde.
« La beauté - comment dire ? - oui, c'est comme une dent cariée, qui
vous râpe la langue, qui accroche, qui fait mal, qui monte en épingle
son existence. A la fin, on n'en peut plus de douleur et le dentiste
vous l'arrache. »
Dans la beauté réside l’éphémère, la folie, la destruction, « la possibilité d’anéantissement », à l’inverse de ce qui est passager comme l’homme, le temps.
« D’une part, un simulacre d’éternité émanait de la forme humaine si
aisément destructible ; inversement, de l’indestructible beauté du
Pavillon d’Or émanait une possibilité d’anéantissement. Pas plus que
l’homme, les objets voués à la mort ne peuvent être détruits jusqu’à
la racine ; mais ce qui, comme le Pavillon d’Or, est indestructible,
peut être aboli”. »
Ce roman est le récit de l’homme qui, aux prises d’un idéal trop grand, le conduit à l’absurde.
Créée
le 27 juin 2020
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