Je me sentais très bien hier, la preuve, j’ai mangé des tas de
caramels, de bonbons, de gâteaux, de frites et de glaces, et, dans la
nuit, je me demande pourquoi, comme ça, j’ai été malade.
Malgré mon immense admiration pour le talent immense de René Goscinny, je n'ai jamais eu l'idée de lire une seule histoire du Petit Nicolas avant d'atteindre la trentaine. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien.
Toujours est-il que cette suite d'histoires sans aucun lien narratif entre elles, si ce ne sont bien évidemment le même narrateur, le même univers et les mêmes personnages secondaires autour du protagoniste narrateur, se lit rapidement, avec un grand plaisir et de temps en temps un bel éclat de rire ; le tout avec le charme simple (dans le plus beau sens du terme !) des dessins de Sempé.
Je ne peux pas le prêter, mon sifflet à roulette, a dit Rufus, c’est
un souvenir de famille. II n’y avait rien à faire. Finalement, on a
décidé qu’Agnan préviendrait Rufus et Rufus sifflerait à la place
d’Agnan.
Certaines histoires ont un déroulement parfois un peu prévisible, mais toutes fonctionnent sans exception. Il faut bien dire que prendre le point de vue d'un jeune garçon, comme les autres... ou presque, qui, comme ses amis (aussi mémorables que lui, et si vous n'avez pas compris qui est qui dans les premières histoires, rassurez-vous cela ne sera pas un problème puisque les caractéristiques principales de chacun seront rappelées à chaque fois !), ne fait que des bêtises, et qui les raconte avec une grosse pointe de naïveté, donnant une espèce de recul ironique toujours rafraîchissant et amusant pour le lecteur.
L’inspecteur s’est approché de la maîtresse et il lui a serré la main.
Vous avez toute ma sympathie, Mademoiselle. Jamais, comme aujourd’hui,
je ne me suis aperçu à quel point notre métier est un sacerdoce.
Continuez ! Courage ! Bravo ! Et il est parti, très vite, avec le
directeur.
Nous, on l’aime bien, notre maîtresse, mais elle a été drôlement
injuste. C’est grâce à nous qu’elle s’est fait féliciter, et elle nous
a tous mis en retenue !
Ah oui, certains pointent l'ambiance vieille France de ce recueil (premier d'une série de cinq, enfin si on ne parle que de ceux publiés du vivant de Goscinny !) comme si c'était un défaut. Pour moi, une époque où les enfants avaient un minimum de respect pour les adultes, malgré leur comportement très turbulent (Nicolas a toujours un mot gentil pour sa pauvre maîtresse d'école !), n'est pas un défaut. Et il va sans dire que je lirai avec le sourire, et dès que je le peux, les quatre autres recueils avec ce petit garçon comme les autres (?).