Cette année, le film éponyme ne me donnait pas principalement envie, ne connaissant pas du tout cet univers. Puis, par un concours de circonstances assez forts, je suis allé voir. En sortant de la salle, j'eus dit qu'il s'agissait du film à voir quand on est tout petit. C'était fort en émotion, très fort en pensées, un enivrement qui m'a plu direct. Mais pour tous ces propos et sujets abordés. Il fallait donc que je lise le Petit Prince. Maintenant, aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne pense pas que le livre du petit prince soit à lire jeune. Mais il reste incroyable, peut-être pas autant que le film, mais je vais m'expliquer.
Le livre commence par raconter un de ses aspects assez unique : le lien entre l'écriture et l'image. De quelle manière les enfants sont créatifs, comparés à l'imagination restreinte des gens sérieux. L'interprétation des images varient du tout au tout entre ces deux types de personnes. Un aspect assez simple au premier abord, mais c'est par là que va se fonder tout le livre. Quand cet enfant qui n'a pas pu faire ce qu'il voulait, a dû s’accommoder au monde des adultes pour ne pas en être exclu (tiens on dirait un cours de sociologie ici), il voyage et tombe sur le plus enfantin des extra-terrestres (faut pas oublier qu'il en est un), qui demande un mouton. Cet adulte, aviateur, va retomber dans l'enfance pendant les jours qu'il va côtoyer avec ce petit prince.
Ce petit prince, la puérilité et l'enfance représentée, l'idée même de l'imagination, qui ne répond pas aux questions, cherchent à comprendre simplement mais avec un univers fou. Après tout, l'imagination ne répond pas aux questions, elle en crée. On va connaître au fur et à mesure l'histoire du petit prince qui semble folle au premier abord, mais c'est simple, et incroyable pour l'enfant qu'il est. Une météorite où les baobabs sont les ennemis publics numéro un. Pourquoi pas ! Où une rose unique est la source d'inspiration de tout, la représentation féminine "hautaine" et sûre d'elle qui châtie pour mieux aimer. Un peu comme font les enfants qui veulent faire comme les grands. Or, le petit prince ne connait pas comment font les adultes, et il n'arrive plus à gérer sa rose, qu'il aime tant, mais dont il veut s'éloigner pour voir autre chose.
Il voyagera et découvrira les adultes par divers aspects intéressants, la dépression par l'alcool, le travail ouvrier par les allumeurs de réverbères, et leur patrons acharnés, la vanité des adultes, et j'en passe très sûrement. Tout ce qui semble caractériser l’age adulte pour l'âge enfant, mais sous les yeux imaginatifs d'un petit prince qui veut comprendre, se faire des amis, etc.
Tout ceci dans le but d'un plaidoyer pour l'imagination, comme un renouveau possible des adultes. Le livre propose un voyage dans l'enfance la plus imaginative, donc elle s'adresse aux adultes, aux gens sérieux, dont je peux m'inclure, pour retomber comme l'aviateur dans la plus incroyable imagination que l'on accepte. Après tout c'est un rêve. Cette oeuvre on peut la destiner aux enfants de l'âge de raison aussi, mais je pense qu'elle n'aura pas la même dimension nostalgique qu'elle peut procurer que lorsqu'on a avancé ne serait-ce qu'un peu dans l'âge. Une initiation au voyage, voilà ce qu'est le petit prince.
L'écriture de cette "aventure" est très simple, et pourtant terriblement efficace. Beaucoup de structures de phrases se répètent, et même leur construction vont toujours à l'essentiel, l'essentiel nécessaire pour imaginer. Je note par exemple principalement où l'aviateur se tait constamment,
et où cette phrase se répète au moment où le petit prince s'en va.
Mais cette fin est assez singulière et s'interprète de manières très différentes. Est-ce que notre petit héros meurt à cause de sa naïveté du venin, croyant rejoindre sa rose ? Où l'a-t-il rejoint ? Ce qui est sûr c'est qu'il s'est évaporé. Alors, l'imagination a-t-elle perdue face à la dureté du monde ? Ou on ne peut pas vivre si l'on est un enfant dans sa tête, et qu'il faut alors devoir vivre sur une autre planète ? Personnellement, je pense que le petit prince est réellement mort. Il voulait retourner sur sa planète, mais il s'est fait piéger par un environnement, qui a tué tout son être qui le rendait si unique. Mais ce n'est que mon avis (qui dit donc qu'il faut se méfier à toujours avoir de la créativité).
Après ce spoiler, je pourrai évoquer encore le côté sociologique de l'oeuvre, où est expliqué le fonctionnement des hommes par rites, etc. Alors ce sont de petits détails par ci et par là, mais accumulés, ils forment une véritable petit livret de la matière !
Toujours plus, je pourrai évoquer un côté philosophique (certes évident), mais qui ne touche pas qu'au monde de l'enfance et adulte, plutôt aussi sur la représentation du monde que l'on peut avoir, et qui oblige continuellement à relativiser. Il faut toujours penser. Et cette pensée est la ressource de l'imagination d'explication, une pensée créative en contradiction avec les activités uniques des hommes sérieux, des adultes, qui ne veulent pas penser à autre chose qu'à leur activité. Mais brefff...
Comment pourrais-je résumer ma lecture de cet ouvrage ? Une invitation au voyage, une incitation au retour de la réflexion créative pour apaiser les choses sérieuses ? Je dirai comme mon instinct me dit, la pensée qui s'envole s'envole en le lisant, partageant des aventures drôles, intéressantes et imaginatives d'un petit prince, être de papier, comme dans le format visuel, dans les différents domaines.