Le roi des chamois se sent diminuer avec l'âge, sa dernière saison lui paraissant venir. S'il escompte rester prédateur jusqu'au bout, c'est lui, prochainement, qui doit ployer face au sien, un chasseur lui-même vieillissant qui n'a jamais réussi à l'abattre. Ses forces l'abandonnant, il fait à ce dernier le cadeau de lui laisser la vie sauve, ce dont il profite pour arriver à ses fins. Sa meute se regroupe auprès de lui pour lui rendre hommage, comme un papillon blanc, dont l'emprunte reste, quand sa dépouille est envahie par la glace.
Un style sec qui va à l'essentiel, un sens de la synthèse donc servent des descriptions, physiques, psychiques, biologiques, ainsi que les enjeux en présence, de manière nerveuse et efficace, tout en laissant transparaître de manière sensible et fort belle la poétique du drame annoncé. Cette nouvelle en est rendue rude et belle.