Certes, un roman peut prendre diverses formes (et c'est là la beauté du roman !), mais quand environ un tiers du livre prend des airs de texte philosophique et qu'à la moitié du livre j'ai la sensation, en terme d'intrigue, d'avoir juste lu la quatrième de couverture, eh bien je suis déçue. Et pourtant j'aime les classiques, j'aime les idées, j'aime les descriptions à n'en plus finir, mais là, je voulais lire ce que (je croyais que) ce livre m'avait promis, à savoir du mystère, de la tension, des angoisses et plus encore. Alors, oui, finalement, j'ai trouvé tout ça dans ce livre, mais un peu trop tard.
Je vais donc avouer ce que je n'ai pas osé dire dans le première paragraphe de cette critique : la première partie m'a ennuyée. Et pourtant j'ai été étudiante en philosophie, dans le temps. Mais j'ai trouvé l'aspect philosophique mal intégré au récit et à la tension qui aurait dû monter petit à petit dès le départ (et pas à la moitié de l'ouvrage).
Ensuite, les quelques "cris d'effroi" de Dorian et de Basil devant le tableau n'ont pas suffi à me faire ressentir... d'effroi. J'ai trouvé l'écriture de ces scènes trop précipitée. Il n'y avait pas la montée en puissance qu'il y aurait pu avoir à chaque levée de rideau. J'aurais peut-être aussi aimé que Dorian ait un plus gros doute la première fois qu'il découvre un changement dans le tableau, et que le "cri d'effroi" soit poussé au deuxième changement, confirmant le premier. Bref, j'aurais aimé une montée en puissance là aussi.
Reste une deuxième partie plutôt bien menée (ce qui m'a d'ailleurs permis de finir ce livre sans qu'il ne s'éternise sur ma table de nuit) mais qui, à mes yeux, n'a pas su compenser la lenteur de l'installation de l'histoire dans la première partie.