La rencontre entre ce roman et moi est dû au fruit du hasard pur. Comme l'amour au premier regard, je suis tombée en amour de cette histoire.


Ce livre dénonce le désir qu'ont certains hommes à exiger de leurs compagnes d'avoir un héritier mâle. Maalouf réussit avec brio à oser crier cette horrible vérité de l'infanticide des filles dans une grande majorité de pays sous-développés. Cette vérité que, nous, pauvres occidents, préférons ignorer car la vérité est trop moche à voir. Découvrir une nouvelle aussi engagée m'a fait énormément de bien, même si, j'avais un peu peur de découvrir le contenu. Et bien, mes peurs se sont envolées dès les premières lignes. Je suis fière qu'un auteur a osé parler de ce fléau, bien trop présent. Ce livre nous prouve que les mentalités sont très difficiles à changer.


La plume d'Amin Maalouf fût une agréable découverte. Remplies de poésie et de douceur, son style m'a rappelé quelque peu celui de notre cher Albert Camus, qui est mon auteur préféré. C'est de loin le plus beau compliment que je puisse faire de l'écriture d'un auteur.


Le personnage principal rêvait d'avoir une femme. Totalement à l'opposé d'une majorité écrasante d'hommes qui exigent de leurs femmes d'avoir un garçon, lui, veut une fille. Son rêve le plus grand était d'avoir Béatrice.


Son histoire d'amour avec Clarence est aussi magnifique. Une rencontre toute simple qui se transforme en belle histoire. Il ose la soutenir dans ces recherches contre les infanticides et dans son métier de journaliste, qui est loin d'être facile. Ce portrait est celui d'un vrai homme qui met sa femme à son même niveau et qui la considère comme il le doit.


Enfin, la relation qu'entretient le père et Béatrice est touchante. Dès la naissance de sa fille, on ressent cette immense connexion qu'il arrive à créer avec elle. Plus le temps passe, plus leur lien se renforce et s'embellit. Et ça, c'est peut-être la véritable beauté de cette histoire. Un homme qui prend ses responsabilités en main, et qui laisse sa fille expérimenter en l'encourageant toujours. Il avoue être émue qu'elle se confie sur ses premières amours. C'est décrit avec une très grande sagesse et une beauté qui m'a touchée au plus haut point.

Margaret_Keating
8

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le 2 juin 2023

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