L'absence dramatique d'intrigue est à peu près compensée par une succession de portraits moraux (beaucoup) et physiques (conjoints des précédents), pleins de contradictions qu'il est difficile d'ignorer ; le narrateur est précis dans ses descriptions mais, dès que cela peut arranger son propos, il revient sur ses dires (tantôt les élèves ont la coiffure humble, tantôt ce sont des coquettes finies), cette pirouette étant expliquée par sa mauvaise vue. Son personnage est du reste désagréable, imbu de sa supériorité intellectuelle sur les autres.
Enfin, si les scènes à l'école peuvent intéresser par le pittoresque de l'époque passée qu'elles évoquent, les critiques acerbes contre tel ou tel peuple (tout le monde y passe) et la charge contre le catholicisme sont difficiles à accepter. Voilà ce que je peux dire du fond du roman, qui est superficiel ; l'écriture, elle, est d'une grande délicatesse dans les trois premiers quarts, puis elle exécute dans le dernier de grandes envolées rhétoriques justifiées par un débat tombé du ciel. Elle est facile, au point que même les mots inconnus croisés sur le chemin n'empêchent guère la compréhension.