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« C’est un tel poids à porter, un si grand poids. » FRODO

The Lord of the Rings : The Return of the King, dernier tome de la trilogie de J. R. R. Tolkien, publié en 1955 par Allen & Unwin, est un chef-d'œuvre incontesté de la littérature fantasy. Ce roman magnifiquement écrit clôture avec majesté une saga déjà épique, offrant une expérience littéraire à la hauteur de l'imaginaire collectif. Entre batailles colossales, trahisons, et moments d'une grande noblesse, ce livre incarne l’essence même de la fantasy, où le courage des petits peuples face à des forces obscures surpuissantes est un thème central.

Le livre V plonge immédiatement le lecteur dans l'intensité de la guerre entre le Gondor et le Mordor. Les scènes de bataille sont d’une ampleur inédite et transcendées par la profondeur émotionnelle que Tolkien leur insuffle. La Guerre des Champs du Pelennor, où le Gondor fait face à des hordes d'Orques et de créatures infernales, est sans conteste l'un des moments les plus saisissants de la trilogie. L'arrivée des cavaliers du Rohan, emmenés par le noble Théoden, et celle d'Aragorn, dont l'héritage royal se révèle au grand jour, sont des instants d'une pure magnificence. L'intrigue atteint son apogée quand l'armée des Morts arrive avec la flotte des pirates d'Umbar, ils font office de symboles d'une résistance inébranlable contre la tyrannie de Sauron.

Ces scènes de guerre, brillamment orchestrées, sont des métaphores de la lutte entre l’ombre et la lumière, entre l'espoir et le désespoir. L'affrontement final contre les forces de Sauron est héroïque et tragique, mais aussi, à bien des égards, profondément humaine. La figure d'Aragorn, d'abord rejeté, puis accepté comme le roi légitime du Gondor, incarne l'idée de la destinée, de l'accomplissement d'un rôle qu'il porte depuis sa naissance. Son ascension vers le trône, marquée par des choix difficiles et des sacrifices, est l'archétype même du héros de fantasy. La bataille des Champs du Pelennor se clôt par une victoire décisive pour les Peuples Libres, mais l'ombre de Sauron n'est pas encore éteinte, ce qui conduit naturellement à l'ultime sacrifice.

Le livre VI, qui se centre sur Frodo et Sam (surtout Sam), est tout aussi fascinant. L’angoisse de leur périple vers le Mont Destin, le cœur même du Mordor, dévoile toute la fragilité de l’humanité, symbolisée par ces deux Hobbits qui, malgré leur petitesse, portent l’espoir de tout un monde. Le chemin est semé d’embûches, marqué par l’influence corruptrice de l'Anneau, mais aussi par la loyauté sans faille de Sam envers Frodo. Ce voyage est une métaphore poignante de la persévérance dans l'adversité et de l'importance de l'amitié face à la tentation et au mal absolu.

L'épilogue, bien que moins apprécié, renvoie cependant à la touche caractéristique de Tolkien : une conclusion douce-amère, où l’on ressent à la fois le soulagement de la victoire et la perte irréversible des héros. Le retour des Hobbits dans la Comté, qui a subi la guerre des brigands, est une sorte de miroir de leur propre transformation. Ces héros modestes ne sont plus ceux qu’ils étaient au début du voyage. L’aspect introspectif, où Frodo se retire pour trouver la paix après tout ce qu’il a vécu, reste un moment particulièrement émouvant et constitue une fermeture parfaite à la quête.

Il faut tout de même mentionner que l'épilogue sur la Comté, bien que profondément symbolique, peut apparaître comme une réminiscence du premier tome, avec une vision idyllique qui, pour moi, semble moins nécessaire après l'intensité de l'issue de la guerre. Cependant, cette section n’est qu’une parenthèse dans un récit d’une telle grandeur qu’elle ne ternit en rien l’impression générale de l’œuvre. Au contraire, elle donne un dernier souffle de nostalgie, en accord avec la thématique du passage du temps et de l’inéluctabilité du changement.

The Lord of the Rings : The Return of the King est un véritable sommet de la fantasy, une quête magistrale où la magie et l’héroïsme s’entrelacent dans une symphonie de courage, de sacrifice et de rédemption. En unifiant toutes les intrigues et personnages de manière brillante, Tolkien nous offre une œuvre où l’épopée, l'introspection et la poésie se rencontrent pour marquer à jamais l’imaginaire collectif. Le dénouement est à la fois un aboutissement et un nouveau commencement, invitant le lecteur à réfléchir sur la nature du pouvoir, de l’amitié et du sacrifice. Ce livre est un chef-d'œuvre intemporel qui continuera de captiver et d'inspirer les amateurs de fantasy pour les générations à venir.

StevenBen
10
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le 2 déc. 2024

Critique lue 2 fois

Steven Benard

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