Le Roman du mariage par bollengc
Après Virgin Suicide et Middlesex, le troisième roman de Jeffrey Eugenides était très attendu. Pourtant, cette lecture laisse un goût un peu amer.
Le décor est posé dès les premières pages.
La remise des diplômes dans l’université américaine de Brown au début des années 80.
Une jeune fille de bonne famille, Madeleine, bercée par les romans ‘du mariage’ du XIXème siècle (dont elle fait sa spécialité) se remet difficilement de sa rupture avec Léonard, de famille plus modeste, présenté plus tard comme maniaco-dépressif.
Un jeune homme de bonne famille, Mitchell, qu’on comprend amoureux de Madeleine, mais que cette dernière repousse. Il pourrait d’ailleurs être le gendre idéal aux yeux de la famille de Madeleine.
On comprend assez vite le fonctionnement de ce trio amoureux, avec ce roman qui se focalise tour à tour sur chacun des personnages ainsi que sur chacun des ‘couples’: Léonard-Madeleine, Mitchell-Madeleine et Léonard-Mitchell.
Ce roman suit ces trois jeunes aux destins croisés qui cherchent leur voie pour atteindre l’âge adulte.
Mitchell, repoussé par Madeleine, cherche un sens à sa vie et se réfugie dans l’étude de la théologie qui le mènera au bout du monde.
Madeleine, bien que passionnée par les romans du mariage du XIXème siècle, ne conçoit pas du tout sa vie personnelle comme celle de ses lectures favorites.
Léonard, quant à lui, se passionne pour la sémiotique, nouvelle philosophie déconstructionniste à la mode. Sa passion pour ce domaine reflète son état psychologique instable.
Jeffrey Eugenides s’est très bien documenté (ceci explique-t-il la rareté de ses parutions?) et son roman se joue sur le campus où lui même a étudié, ce qui explique le réalisme de cette histoire.
Le roman grouille de détails et est malheureusement parsemé de trop nombreuses citations d’auteurs. Pour des lecteurs peut être pas suffisamment cultivés sur les auteurs cités, c’est à s’y perdre et rend la lecture pénible.