Ce qui est horrible avec un livre-univers, c'est qu'une fois qu'on y entre, on n'en sort plus. Le monde de Tolkien est tellement riche, tellement soigné, que ça en donne le vertige. D'aucun diront qu'il nous noie dans des détails inutiles, que son livre ressemble à une généalogie, que des tas de passage ne servent à rien. Mais c'est là tout son art : ne pas aller à l'essentiel, parce qu'ici, tout est essentiel.
Dans cette Guerre de l'Anneau, tous les éléments convergent pour la grande bataille : les êtres vivants choisissent un camp, ou se retirent du combat, et tous sont amenés à jouer un rôle, petit ou grand, dans la Quête de l'Anneau. Il n'est rien d'inutile, tout le monde trouve sa place. Il en va de même avec l'histoire qui nous est contée : comment aborder un monde si riche, si cohérent et si vieux en moins de 3 tomes et 50 appendices ? Comment comprendre Aragorn et sa prestance si l'on ne remonte pas sa lignée, si l'on oublie Anduril, si on ne connait pas Elendil ? Comment comprendre les Elfes sans passer par la Lorien et imaginer, une seconde, ses arbres aux feuilles d'or et Galadriel la grande dame ?
Chaque être vivant, chaque nom, chaque lieu a une histoire, et c'est tant mieux, car dans ce monde, tout se fait lentement. Ne soyons pas hâtif, pour reprendre les mots de Treebeard, et apprécions la richesse du merveilleux monde imaginé par Tolkien.