Dans ce monde policé, un peu de folie ne nuit pas! Quand je dis "un peu", c'est un euphémisme.
Oui, ce livre est complètement foutraque, pas sérieux du tout, décoiffant et désopilant.
Je ne vais pas bien le résumer, ce serait trop difficile. Juste quelques repères; c'est le récit de la vie de John Kaltenbrunner, enfant puis adulte complètement asocial et autodidacte, doué d'une force de caractère, d'une force tout court et d'une motivation extraordinaires pour les choses qui l'intéressent. Cela se passe à Baker, "sinistre bourgade du Midwest, ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie".
John est caractériel, il hait ses concitoyens (qui le lui rendent bien, car il n'est pas conforme), il fait des choses hors du commun, par exemple retaper, à moins de 10 ans, la ferme délabrée de ses parents puis se lancer dans divers élevages (pigeons, poulets, moutons), tout ça avec une puissance de travail et une intelligence pratique hors du commun. John est un génie, et c'est ce qui gêne.
John est violent, aussi. Là encore, il n'accepte pas les codes de bonne conduite, il n'a pas les repères habituels des gens "normaux". Sa morale est très particulière, mais a t-il une morale?
Malgré tout, on peut se demander si Egolf, à travers son personnage, n'a pas cherché à faire une critique de la société des bien pensants, en montrant que la violence sans limite de John est une réponse à la violence plus normalisée de ce monde du Midwest où se déroule l'histoire. La dernière partie du livre dans laquelle John, par son charisme et son entêtement, sa motivation sans faille, réussit à mener une grève épique des "boueux" de Baker, plaiderait en faveur de cette hypothèse. Il gagnera mais il y perdra la vie, preuve de son absolu manque de calcul, de sa générosité extrême et de sa pugnacité sans faille (de sa folie?)
Il n'est pas certain que ce livre aie un message à délivrer. Ce qui est sûr c'est qu'il raconte une belle histoire, certainement pas à l'eau de rose, mais que tous celles et ceux qui cherchent dans la littérature de la force, de l'imagination et de la folie aimeront.
Alain_Dutot
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le 29 juin 2014

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Alain Dutot

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