Si tu pensais que les combats à l’épée étaient juste une affaire de muscles et de réflexes, Le Sentiment du fer de Jean-Philippe Jaworski est là pour te rappeler que, dans la fantasy bien écrite, chaque coup de lame peut être aussi précis qu’une phrase bien ciselée.
Ce recueil de nouvelles nous plonge dans l’univers de Gagner la guerre, avec des duels enragés, des trahisons à la pelle et des intrigues dignes des plus grands complots machiavéliques. On retrouve Benvenuto Gesufal, assassin de profession et roi du sarcasme, qui tente une fois de plus de ne pas finir égorgé trop tôt. Mais d’autres figures entrent aussi en scène, des guerriers aux comploteurs, tous pris dans la grande mécanique cruelle de la politique et du destin.
Le gros point fort ? La plume de Jaworski, toujours aussi brillante. Chaque phrase a un goût d’encre et d’acier, les dialogues claquent comme des épées qui s’entrechoquent, et l’immersion est totale. Les scènes de combat sont d’une intensité rare, et l’ambiance générale oscille entre élégance et brutalité avec une aisance déconcertante.
Le hic ? C’est du Jaworski… donc c’est exigeant. Le style, parfois très dense, demande une lecture attentive, et certains passages, bien que superbes, peuvent sembler un peu longs si tu es juste là pour le frisson de l’action. Et comme c’est un recueil, toutes les nouvelles ne se valent pas en termes d’impact.
Bref, Le Sentiment du fer, c’est de la fantasy raffinée, sombre et tranchante, servie par une écriture ciselée qui fait honneur au genre. Un must pour les amateurs d’univers riches et de duels verbaux (et physiques) qui laissent des cicatrices. À lire lentement, comme on savoure un bon duel au coucher du soleil.