Maxime Chattam est le genre d’auteur dont je ne regarde même pas les livres avant de les acheter. Une valeur sûr comme on dit.
Bien sûr, j’ai mes préférences, comme tout le monde. J’avoue même avoir été un peu déçue par certains de ses livres. Mais en règle général, il y a peu de chance de se tromper en choisissant l’un de ses ouvrages.
Mes préférences donc, vont vers ses thrillers. Des tueurs en séries, des héros intéressants, peu de scrupules lorsqu’il s’agit de jouer avec la vie et la mort de ses personnages… Chattam sait créer une ambiance tellement bien ancrée dans le réelle que l’on se retrouve happé par ses livres, toujours dans le doute, la crainte, l’angoisse.
Dès lors qu’il s’écarte un peu de la réalité, disant dès qu’il mets un pied franc dans le fantastique, j’avoue qu’il me perd un peu. Non que ses idées soient excellentes, mais je peine plus à y trouver l’exaltation que me procure ses thrillers. D’ailleurs je le confesse, je n’ai pas poussé au delà du 3ème volet d’Autre-Monde, les trois premiers livres m’ayant paru un peu trop prévisibles.
Mais là, avec Le Signal, j’espérais autre chose. Du fantastique qui me file les miquettes. Car si Chattam est bon pour des thrillers qui vous poussent à fouiller tout votre appartement, couteau à la main au beau milieu de la nuit, et s’il peut créer un monde imaginaire aussi fantastique que dans Autre Monde, qu’est il capable de faire dans un roman fantastique qui veut vraiment faire peur ?!
Et bien un très bon roman à vrai dire.
J’avoue avoir craint au début de tomber dans ce qui m’avait déplu dans Autre Monde. Cette groupe d’ados vivant des aventures… Il y avait quelque chose dans le style d’écriture qui ne me faisait pas vraiment rêver. Mais ma foi m’a bien récompensée.
Puisque cette impression est bien vite passée.
Le rythme de Le Signal est palpitant comme on les aime. Difficile de fermer le livre à la fin d’un chapitre puisque tous vous laisse sur votre fin avec une furieuse envie de dévorer le suivant pour savoir ce qui va se passer ensuite. Et comme les histoires de différents protagonistes s’entre-mêlent, il faut souvent attendre de voir ce qui arrive à l’un pour découvrir la suite de ce qui arrive à l’autre. Enervant mais bouclement efficace….
Dans la catégorie des plus, on notera également la multitude de références de l’auteurs à divers univers bien connus. On passe sur la bande d’ado qui nous rappelleraient d’éventuels Goonies ou autre bande d’aventuriers du même genre. Le plus intéressant est la localisation de ce petit patelin qu’est Mahigan Falls. Le massachussetts, c’est vaste me direz vous. Oui, mais si je vous dis que les villes voisines sont Salem et Arkham… Je ne m’en vais pas vous spoliez ces petits plaisirs, n’ayez crainte, mais le fait de retrouver des noms du pays de Lovecraft est toujours une petite satisfaction en plus. Celle de se dire que l’on partage la même culture, et que Lovecraft fut tellement important que l’on peut allègrement se balader dans ses créations en passant par celle d’un autre…
On appréciera également la petite ambiance à la Stephen King, fort plaisante e qui se marie si bien à celle de Chattam… un vrai régal !
De plus, les fans de l’auteur ne seront pas sans remarquer les similitudes entre la famille de l’auteur et celle de ses héros. Bien qu’il joue les candides en postface et prétende que ce soit sa femme qui ai remarqué la chose (vilain menteur, ou vilain névrosé aveugle ^^), la ressemblance est quand même bien là et aurait tendance à faire frissonner quand on sait le peu de cas que Chattam peut faire de certains de ses personnages… Pour ma part, c’aurait été une cause de divorce, mais vu le final, difficile de lui en vouloir réellement pour cet ancrage dans la réalité qui fera trembler le fan encore un peu plus…
Un roman horrifique très réussit, même s’il n’est pas le plus effrayant de toute la littérature. Un livre qui se dévore avec quelques précautions à prendre néanmoins :
Si vous êtes un dur à cuir : Suivez les conseil de l’auteur en préface (pour ma part j’ai opté pour The Wilson’s War de James Newton Howard, qui se prête bien à la lecture)
Si vous êtes comme moi, un peu poltrons sur les bords : faites tout l’inverse de ce qu’il préconise !
PS/ Bravo à P. Narcisse pour une couverture magnifique : en plein soleil, la demeure fait rêver, dans la pénombre, la ferme idéale se montre nettement plus sombre. Un joli clin d'oeil au roman...