Chattam s’embourbe dans un style qui n’est pas le sien. On peut considérer Le Signal comme un hommage (plagiat ?) à Stephen King, mais clairement, il n’est pas à la hauteur du maitre.
De trop nombreux personnages inutiles et peu approfondis jalonnent un roman très, très long où il ne se passe finalement pas grand chose. Les enfants sont même des caricatures risibles. Car le talon d’Achille habituel de Chattam, les dialogues, sont ici encore moins crédibles que d’habitude et sonnent faux tout au long de cette laborieuse histoire (non, aucun enfant ne s’exclame « Trop canon ! » quand il est content, même au States).
Une intrigue qui démarre pourtant bien mais qui perd toute crédibilité quand l’auteur essaie de lui donner de la rationalité. Cette histoire abracadabrantesque d’explosion solaire et de société privée qui veut faire du pognon semble sortie tout droit de l’imagination d’un enfant de 12 ans (enfants de 12 ans qui sont nos amis).
C’est dommage, car le coup des revenants se suffisait à lui-même, il n’était pas besoin d’aller chercher beaucoup plus loin. Je me suis même surpris à me demander ce qu’il se passait avant qu’il ne foute tout en l’air. C’est comme si King avait essayé de donner une explication scientifique au pouvoir de Dany dans Shinning à coup d’aurores boréales. Ça aurait tout ruiné.
Et surtout, ça ne fait pas peur. A aucun moment. C’est dommage de confondre terreur et gore. Vers la fin, Chattam semble nous livrer tout le gore qu’il peut dans une surenchère bien peu convaincante. Des boyaux, des tripailles à l’air, de l’hémoglobine en tonneau… ça en devient caricatural.
Et au final, cela ne nous apporte rien. La fin tombe comme une bouse et rien n’est résolu. Que devient cette société ? Que devient cette découverte d’une vie après la mort ? Que devient la ville ?
Moi Chattam, j’arrête.