Je ne serai pas le 325ème commentaire élogieux sur ce roman, mais ce ne sera pas la première fois que j’irai à contre-courant en termes de critique littéraire. Le Temps est Assassin, ma critique le sera aussi…
Ce livre est donc proposé comme un roman policier. L'intrigue : Clothilde revient en Corse 27 ans après l'accident de voiture qui a causé la mort de ses 2 parents et de son frère, la laissant miraculeusement indemne et orpheline alors qu'elle avait 15 ans. Dès son arrivée, elle pressent qu'il ne s'agissait peut être pas d'un accident... Pourquoi pas ?
Mais mon Dieu que c'est mauvais.
Pour la construction, Bussi a choisi l’alternance des points de vue un chapitre sur 2. Nous avons donc un chapitre avec Clothilde ado écrivant son journal intime en 1989 (soit dit en passant c’est bien mal imaginé pour la plume d'une ado... Bussi a-t-il, ou a t'il eu, de grands enfants ???) et un chapitre avec Clothilde adulte menant « l’enquête ». C'est la mode du moment, je finis La Fille du Train dans le même style de construction... Ici, c’est d'une lourdeur insupportable et n'apporte rien au récit. C’est un peu comme la 3D au cinéma, c’est chouette quand ça enjolive le film mais parfois on a juste passé 2 heures avec des lunettes ridicules sur le nez.
Pour le style, Bussi a aussi choisi l’alternance. La poésie et l’élégance :
- « les criquets cachés dans les oliviers annonçaient la fin de la journée comme mille muezzins perchés dans autant de minarets »
avec la médiocrité :
- Un « tsunamour » (contraction magnifique de tsunami et amour)
- Ciel bleu de poubelle éventrée (Bussi a dû gagner le 1er prix à un concours de métaphore)
Pour le scénario, pas d’alternance, on est dans le vaudeville de bout en bout. Les personnages ne sont pas attachants, on ne croit pas à l’intrigue un seul instant, rien n’est crédible, même la Corse n’est pas lumineuse dans ce roman.
Quant au dénouement, il est digne d’un épisode de Dallas : les méchants sont morts, les gentils se retrouvent, les justiciers se sacrifient (normal ce sont des justiciers), les paumés deviennent beaux et intelligents, les rêves deviennent réalité…
Bref, si vous avez vraiment envie d’un bon polar, cherchez plutôt du côté de Vargas ou d’Arnaldur Indridasson.