Le cinquième tome de l’intégrale du Trône de Fer, c’est un peu comme attendre un bus en plein blizzard : on est frigorifié, un peu paumé, et on ne sait jamais si on va vraiment arriver à destination. George R.R. Martin prend son temps (et c’est un euphémisme) pour faire évoluer ses personnages, nous laissant avec une intrigue aussi touffue que la barbe de Tormund.
Les rebondissements ? Ils sont là, évidemment. Des alliances improbables, des trahisons vicieuses et des décisions politiques dignes d’un épisode de Koh-Lanta. Mais il faut avouer que certains passages ont un rythme proche d’un mammouth pris dans la glace. Les batailles épiques et les coups d’éclat sont présents, mais parfois noyés sous une marée de descriptions et de digressions, à croire que Martin veut nous faire ressentir la longueur du voyage de Daenerys en temps réel.
Mais que serait Le Trône de Fer sans ses personnages charismatiques, ses intrigues diaboliques et ses morts surprises ? On retrouve ici tout ce qui fait le sel de la saga, même si l’attente commence à se faire longue et que certains arcs narratifs prennent des détours aussi imprévus qu’une partie d’échecs contre Littlefinger.
En somme, un tome solide, intense mais parfois un peu bavard, qui nous laisse dans une situation où l’hiver arrive… mais Martin, lui, semble avoir pris un abonnement annuel sous les tropiques.