Les hommes ne l'importunaient pas, soit parce que ce quart de siècle
de travail acharné l'avait dépouillée de ce qu'elle pouvait avoir de
féminin, soit parce que, revêche et taciturne, elle eût coupé court à
toute approche.
Crescence, une femme d'une naissance obscure, pas gâtée par la nature et d'une grande absence d'esprit, pas sociable pour un sou, qui n'a connu que les casseroles et les assiettes d'une auberge pour ainsi dire dans sa vie. Jusqu'à ce qu'une baronne, de passage, impressionnée par ses capacités de cuisinière et son acharnement au travail, l'embauche comme domestique. Nouvelle vie à Vienne, tout en continuant à ne s'intéresser qu'aux assiettes et aux casseroles et en ne faisant nullement attention aux très nombreuses querelles domestiques entre la baronne et son jeune mari. Enfin jusqu'à...
Stefan Zweig à partir d'un personnage a-priori peu intéressant, aux yeux de notre société et à nos yeux trop contaminés par les règles de cette dernière, nous montre avec (eh oui, ça va juste faire la millième fois que j'écris cela à propos d'une oeuvre de l'auteur mais que voulez-vous...!!!) toute la finesse psychologique et le talent de conteur qu'on lui connait toutes les richesses intérieures qui peuvent se trouver dans une personne qui paraît pourtant en être dénuée. Découlant de ces richesses intérieures, l'intrigue va se révéler souvent surprenante. A tel point que je vous laisse entièrement le plaisir de la découverte.