Deuxième incursion dans la littérature japonaise après "le convoi de l'eau" qui m'avait laissé froid, Les années douces ne m'a malheureusement pas beaucoup plus emballé.
A première vue, le roman réunit beaucoup d'ingrédients qui me plaisent : un rythme contemplatif, une histoire d'amour évoluant tout en finesse, le Japon comme toile de fond...
Le roman réussit notamment un sacré exercice d'équilibriste : parvenir à raconter une histoire d'amour, d'admiration, d'amitié entre une trentenaire et un vieil homme de deux fois son âge. Jamais le roman ne tombe dans le lubrique, le malsain ou la maladresse. La relation entre les deux protagonistes évolue tout en finesse, se construit, évolue, se brèche, se reconstruit d'une manière très délicate.
Pourtant, je suis resté complètement hermétique à cette jolie romance. De nombreuses situations se répètent, et certains chapitres ne font ni avancer l'histoire ni leur relation.
Dans les œuvres japonaises en particulier, la limite est toujours très ténue, entre poésie et niaiserie. S'il serait injuste de dire que les années douces est niais, les derniers chapitres m'ont un poil agacé par certaines situations (les personnages qui pleurent en allant à Disneyland, pitié...).
Je me sens d'autant plus frustré que je suis habituellement sensible au cinéma lent et contemplatif d'Ozu ou de Kore-Eda, ou aux BDs de Taniguchi. Peut-être que les mots, ou en tout cas les mots des années douces, n'arrivent pas à laisser transparaître cette mélancolie et cette douceur qu'on attribue habituellement aux Japonais. Ou peut-être ai-je trop hâché cette oeuvre qui méritait d'être lue d'une traite, et de resortir avec la désagréable impression d'être passé à côté d'une pourtant belle histoire.