Si tu pensais que Jules Verne se limitait aux explorateurs en montgolfière et aux aventures maritimes, Les Cinq Cents Millions de la Bégum est là pour te prouver qu’il savait aussi imaginer des dystopies industrielles avec des sous-entendus bien acides sur la société.
L’histoire démarre sur un héritage délirant : une fortune de 500 millions tombe du ciel et est divisée entre un médecin français idéaliste, le Dr Sarrasin, et un industriel allemand un poil mégalo, Herr Schultze. Le premier décide de fonder une ville utopique axée sur l’hygiène et le progrès, tandis que le second préfère construire une métropole militariste et industrielle… qui sert surtout à fabriquer des armes et à comploter contre son rival. Oui, c’est littéralement un duel de cités.
Le gros point fort ? C’est un Jules Verne plus politique et visionnaire que jamais. Il anticipe des thèmes comme la guerre industrielle, la compétition économique et la folie des nationalismes bien avant que tout ça devienne une réalité explosive au XXe siècle. Et le concept des deux villes opposées est franchement fascinant.
Le hic ? Ça manque un peu de souffle narratif. L’idée est géniale, mais l’intrigue traîne parfois en longueur, avec un côté très "roman à thèse" où Verne veut démontrer ses idées plus que nous emporter dans une aventure palpitante. Et le méchant Schultze est tellement caricatural qu’il frôle le cliché.
Bref, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, c’est une curiosité dans l’œuvre de Verne, une réflexion sur le pouvoir de l’argent et le futur de nos sociétés, avec un brin de tension géopolitique. À lire pour l’idée originale et la critique sociale… mais en acceptant que l’action passe parfois au second plan.