Je ressors dubitatif de cette lecture des nouvelles de Mariana Enriquez. Les critiques promettaient des récits sombres, ironiques, avec une touche de comédie macabre, à l'image du titre et de la couverture. Deux nouvelles se détachent toutefois : L'exhumation d'Angelita, où une gamine rencontre une ancêtre décédée, touchante par son approche old school du macabre, et Où es-tu, mon cœur ?, qui explore l'obsession troublante d'une jeune femme pour les battements cardiaques. Ces récits dégagent une poésie morbide, mêlant fascination et mélancolie.
Pour le reste, c'est superficiel. Les intrigues, anecdotiques, peinent à captiver, et l'écriture manque de relief. Les passages graveleux (clito, porno, branlette, etc.) semblent chercher un malaise facile mais tombent à plat. L'ensemble tourne en rond, avec des personnages répétitifs : des gamines marginales en proie à des obsessions étranges, en décalage avec les autres, mais rarement incarnées. Seule Où es-tu, mon cœur ? parvient à sortir cu lot.