Premier roman de Bolono que je lis (j'avais déjà lu les putains meutrière comme receueil de nouvelles)
Je ne pensais pas lire les 840 pages de ce roman si vite. C'est très inventif, l'auteur nous surprends dans ces phrases, des images parfois fulgurantes qui laissent leurs empruntes dans le roman (feu d'artifice dans la vitre d'une Camaro, la gueule d'enfer et le petit garçon, les grottes au dessus de la mer, un camping catalan presque à l'abandon, une chambre miteuse à Paris, le désert de la sonora comme un labyrinthe, un duel à l'épée sur la plage, etc etc etc... ), on est perdu dans une intrigue morcellaire et sa galerie de personnages . Les plus touchant sont bien ces deux personnages, Arturo et Ulises pris dans une vie de bohème ou la sexualité, la mort, une forme de mélancolie, et la légèreté des rencontres se frictionnent sans cesses.
Le roman laisse au lecteur les sensations d'une façon de vivre, un rapport au monde et aux autres particulier et surement propre a cette époque et cette effervescence mexicaine dans les milieux littéraire et artistique. Une façon de vivre permettant, peut être, de ne pas participer à la violence du monde, ou alors en douceur, en toute légèreté. Violence malgré tout présente et menaçante, mais dont on se moque, on joue avec, on s'y risque, en toute connaissance de cause de, bien sur, sinon ce serait trop naïf.